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L’attaque de « La terrasse » suscite l’émoi des bamakois

Crédit photo, Michel
Crédit photo, Michel

On avait tant redouté cet instant. Mis à part cet attentat manqué à la bouteille de gaz devant l’ambassade de France, Bamako était resté à l’abri. On avait fini par croire que cette ville ne courait plus le risque d’une attaque terroriste. Mais enfin arriva ce qui devrait arriver, avec cette attaque d’un Bar-restaurant prisé de la capitale. Situé à l’hippodrome, jouxtant une rue dénommé «  rue princesse » à l’image d’une des célèbres rues d’Abidjan.  La Terrasse, certes fréquentés massivement par les expatriés, recevaient aussi une forte clientèle locale. Une bonne partie de la jeunesse branchée bamakoise fréquentent cette rue, car elle abrite bon nombre de bars, de restaurants, de discothèques etc. de la ville. Oui nous y faisons tous un tour les week-ends pour nous recréer.

Cette attaque confirme  que Bamako est une proie facile, une ville fragile.

Bamako est certes la capitale d’un pays à majorité musulmane, mais Bamako n’en est pas moins une capitale d’ambiance d’un pays totalement laïque ou les libertés individuelles sont  totalement acquises. Jusqu’à cette nuit fatidique de l’attaque de ce Bar au centre de la ville, Bamako représentait l’image d’une ville douce, hospitalière et relativement sure. Mis à part la recrudescence d’un banditisme urbain, il n’y existe guère un réseau de crime organisé comme l’on peut observer sous d’autres cieux. C’est peut-être  pour toutes ces raisons que les autorités n’ont jamais évalué le dispositif sécuritaire de la ville, ou peut-être l’on toujours considérés, à tort, suffisante. Du coup, on a l’impression qu’on peut frapper cette ville à tout moment. Cela nous rendrait grand service si avant de nous endormir, si avant de prendre nos grands airs, nous nous rappelions cette triste vérité que notre ville n’est pas la forteresse espérée. Ce n’est pas agréable de savoir que nous ne sommes pas à l’abri des flèches de l’adversité mais cela peut nous garder humble et nous préserver de mauvaises surprises comme l’attaque de la Terrasse.

Le ressenti des bamakois au lendemain de ces premières attaques terroriste dans leur ville.

Il faut dire que cette attaque terroriste a plongé cette ville et ses habitants dans la stupeur, dans la tristesse et dans un état de choc total. Unanimement, les bamakois ne comprennent pas les raisons d’une telle attaque. Ils sont scotchés dans les interrogations. D’une part il dénonce avec grand mépris l’ignominie des terroristes qui se sont attaqués à leur ville, d’autres parts, ils déplorent l’irresponsabilité des autorités qui, de l’avis de nombre d’entre eux, ne font pas sérieusement face à cette nouvelle forme de menace. Encore qu’on se rappelle de ces signes prémonitoires qui laissaient présager le risque d’attaque terroriste dans la ville et qu’en face on ne voyait aucune volonté des autorités d’y remedier.

L’objectif de ceux qui ont attaqué Bamako était de nous foutre la peur. Mais nous leur disons que nous n’en avons rien  à branler. Oui ils n’arriveront pas à nous faire peur. Plus que jamais, les bamakois sont debout et solidaires. C’est pourquoi nous invitons tous nos hôtes de ne pas céder à la panique. Nous leurs invitons à se joindre à nous pour faire un front commun contre ces adeptes de la violence. Je voudrai juste rappeler que ces méchants peuvent frappés partout et à tout moment : on se rappelle des attentats du 11 septembre 2001 à New York, ou plus proche de nous, ceux qui ont frappé Paris en janvier 2015. Comme pour dire que tous les endroits du monde sont susceptibles d’être frappé par ces terroristes  qui n’ont d’autres buts que de semer la peur dans notre monde de libertés.

En attendant de mettre la main sur les responsables de ces attaques, Bamako tente de cicatriser ses plaies et reste debout pour éviter d’être surpris une fois encore.


Le Mali en convalescence, la culture en renaissance !

 

Crédit Photo: Michel
Crédit Photo : Michel

Point besoin de rappeler que notre pays a connu une crise grave et profonde dont il peine à sortir. Point besoin non plus de rappeler que cette crise a affecté la vie culturelle malienne obligeant les acteurs culturels à marquer une longue et difficile pause. Et les récents soubresauts militaires au nord du pays et son écho politique au sud ne sont pas de nature à faciliter le retour d’une paix durable, donc d’une activité culturelle normale. Qu’à cela ne tienne, -le succès de l’opération Serval qui a permis de chasser les djihadistes du Nord, le déploiement d’une mission de stabilisation des Nations unies et la bonne tenue de l’élection présidentielle qui a permis le retour à une vie constitutionnelle normale-, ont donné des raisons d’espérer aux acteurs culturels qui, du coup, se sont remis au travail. Ainsi, dans la perspective de rattraper le temps perdu, les événements culturels ont repris de plus belle. Les espaces culturels à Bamako et dans les grandes villes du Sud ont retrouvé leurs ambiances d’autrefois.

Le retour de la stabilité politique fait renaître la culture.  

Des programmations de spectacles qui fusent, des festivals en cours et des projets en vue, des artistes qui, depuis quelques mois, ont recommencé à se produire sur les scènes à Bamako et dans les grandes villes du Sud-Mali, on peut bel et bien dire que la culture malienne renaît et reprend son envol pour le plaisir de tous.

Le Mali est un pays éminemment culturel, et la culture constitue un pan entier de l’économie malienne. Ainsi quand elle est en panne, l’économie en subit un coup. Des milliers de Maliens vivent de la culture : des artistes aux médias en passant par les intermittents ou encore les espaces de loisirs. Donc pour la survie et le bonheur de tout ce petit monde, les autorités se doivent de travailler à davantage de stabilité dans le pays. On se rappelle encore du rayonnement culturel qu’a connu le Mali ces dix dernières années à travers des festivals de rang international comme celui sur le désert, ou encore celui sur le Niger, pour ne citer que ces deux manifestations.

Mais que dire de cette attaque terroriste à « La Terrasse »

Bar-restaurant situé au cœur de la ville de Bamako, dans le quartier résidentiel de l’hippodrome, « La Terrasse » a été la cible d’une attaque terroriste faisant 5 morts et de nombreux blessés. Cette fusillade intervint dans la nuit du 6 au 7 mars plongeant Bamako et tout le pays dans une stupeur, une tristesse et un état de choc total. Il faut dire que depuis l’intervention française qui a chassé les djihadistes, on redoutait un tel scénario. Cependant, l’élection présidentielle qui installa IBK à Koulouba, les négociations de paix prometteuses avec les groupes armés du Nord à Alger, on fait espérer à un éventuel retour à la normale . Donc, c’est en cours de rédaction de cet article qu’intervient cet incident grave qui pourrait replonger encore ce pays dans le chaos. Je plains les artistes, notamment musiciens qui commençaient à voir une lueur, de retomber dans la galère de laquelle ils sortaient progressivement.

Oui, cette attaque laisse planer le spectre du chaos pour un pays qui vit entre désespoir et déprime. Et qui malgré tout se donnait le droit d’espérer. Mais après cet acte ignoble, l’avenir apparaît plus qu’incertain.


Les agissements de L’Etat Islamique en Irak et en Syrie vue du Mali !

Image, Creative Common
Image, Creative Common

La coalition contre le «          Daesh » vu du Mali !

Il y a seulement deux années, le Mali faisait face à un cas similaire à celui que connait l’Irak. En effet un groupe islamiste extrêmement violent à décider de s’emparer de tout l’Irak qui peine à sortir du chaos d’après Saddam. Ce groupe Djihadiste ambitionne d’installer un Etat à cheval sur l’Irak et la Syrie.

Comment et pourquoi une organisation terroriste comme Daesh veut s’octroyer un territoire, bref s’ériger en Etat ?

Cela parait inédit pour une organisation terroriste d’obédience religieuse de revendiquer un territoire pour installer un Etat. Ces ambitions territoriales de Daesh rompent avec les habitudes et surprend.

A entendre les alarmistes, on croirait à une première dans l’histoire de l’extrémisme religieux (oui, peut dans la manière…). Sauf qu’on se rappelle encore du règne des mollahs en Afghanistan. Et même plus près de nous, la tentative des groupes Djihadistes de s’emparer du Mali dont ils occupaient tout le Nord. Encore, aujourd’hui le Nord de ce pays reste instable sous la pression de ces groupes armés qui s’abstinent à y rester. Oui eux (Aqmi, Mujao etc.) comme l’EI partagent l’idée commune de fonder un califat universel. Ils aspirent à la mise en place d’une sorte d’immense Etat islamique régi par la charia (la loi d’inspiration coranique). L’EI comme les groupes armés au Nord font plus que la guerre. Ils font de la politique en exerçant un pouvoir sur des territoires délimités.

En définitive, nous comprenons que L’EI, plus qu’Al-qaida – (et peut être que c’est la nouvelle tendance du djihadisme avec les cas maliens et Nigérians), ajoute à son utopie une assise territoriale : la création d’un « Sunnistan libre » selon un spécialiste de l’islam à l’IREMAM (Institut de Recherches et d’Eûtes dur le Monde Arabe et Musulman).

Comme vous pouvez le comprendre, le « Daesh » (pareil à ces groupes armés qui occupaient le Nord du Mali) ne fait pas peur aux Maliens. Il ne nous fait pas peur autant qu’il ne devrait pas faire peur aux irakiens encore moins aux syriens. Car oui, ces gourous sont à la fois ces pourfendeurs, ces amis sont aussi ces ennemies. Aussi, comme ils l’ont combattu au Mali, ils le feront en Irak et en Syrie. Et comme à leur habitude, ils feront les pompiers efficaces comme la France l’a fait  avec l’Opération Serval.

Fini de tourner autour du pot, je vais vous dire ce que pensent réellement les maliens de cette histoire. Oui dans leur majorité,  ils y croient dur comme fer que ce sont les mêmes, qui, aujourd’hui, se coalisent pour combattre l’EI, qui sont aussi ceux qui l’ont mis en place. Car après tout comment comprendre que des individus aussi violents puissent disposer d’arsenal de combat aussi puissant à la capacité de celui d’un Etat. Sans oublier que leurs plus grands soutiens sont à rechercher dans les monarchies pétrolières du Golf qui, par ailleurs, sont les alliés sûrs des occidentaux dans la région. Ne dérogeant pas à ce vieux principe, on dira que l’ami de ton ami est ton ami. Ce qui semble être le cas de l’EI avec les occidentaux. Sauf que l’amitié d’un brut ne peut durer !

Et puis, du Mali nous voyons l’EI du même œil qu’Al qaida au Maghreb Islamique, ou encore « Boko Harem ». Des organisations de la terreur qui se cachent derrière la religion pour atteindre des objectifs purement narcissiques.  Et quand on parle de la coalition contre l’EI aux maliens, ils pensent systématiquement à celle qui a assassiné Kadhafi et renversé son régime. Et depuis la Lybie ne s’en est pas remis. Ce fut la même chose en Irak, et c’est aussi ce qu’on est en train de faire en Syrie.

Depuis, nous l’aurons compris qu’il n’est pas toujours judicieux de déloger certains régimes, fut-il dictatoriales. Car les exemples irakiens (Saddam Hussein) et libyen sont sortis sur des situations chaotiques. C’est d’ailleurs ce chaos de l’après Saddam qu’a profité à l’EI en Irak ; tout comme la fragilisation du régime de Bachar Al Saad leur a ouvert des portes en Syrie. Kobanè en est la parfaite illustration.

Le Daesh et ses filiales plus fort qu’Al Q’aida, ou faut-il craindre le pire

Ils sont à la une de l’actualité. Ils opèrent avec une violence extrême en décapitant leurs otages. Ils sont super hiérarchisés,  super structurés et possèdes des filiales en dehors de leur zone de prédilection. Bien que son nom ne soit répandu dans les medias depuis quelques mois, l’Etat Islamique est né en 2004 à la suite d’une scission d’Al Qaida. Il s’agit en fait d’une émanation d’Al Qaida en Irak.

Ainsi, en conquérant de larges pans du territoire irakien en l’espace de seulement quelques mois, et en publiant coup sur coup, en un laps de temps restreint les vidéos de décapitations d’otages occidentaux, l’EI fait une rentrée remarquable sur la scène médiatique et du coup adresse un message limpide aux occidentaux. Avec une redoutable efficacité  et la terreur qu’il sème, le « Daesh » est désormais le groupe djihadiste le plus puissant et redouté. Aujourd’hui, il est considéré par les occidentaux comme l’ennemi public N°1.

D’aucuns auront déjà pensé au début d’une troisième guerre tant les agissements du « Daesh » risquent de remettre en cause l’ordre mondial d’après-guerre froide. L’EI opère sur un espace géopolitique extrêmement complexe qui présente des rivalités politico-religieuses très tendues. D’un côté il y’a une opposition sunnites – chiites qui peut, à tout moment, faire basculer toute la région.  De l’autre il y’a l’Iran et ses alliés chiites très hostile à Israël. Tout une somme d’ingrédients qui, par la faute de l’EI, pourrait se mélanger et provoquer un enlisement à l’échelle mondiale.

Ainsi donc, ce qu’il faut comprendre et j’en termine là-dessus, il faut savoir que nous sommes en présence d’un calife de la terreur quelque part entre l’Irak et la Syrie capable de reproduire des «centaines de 11 septembre » pour ne pas citer Jean pierre Filiu, spécialiste du Moyen Orient. Face à la montée du djihadisme en mode Etat, le monde libre doit former un front uni et solide. Car hier c’était au Mali, aujourd’hui c’est en Irak et en Syrie et demain cela pourrait être la Lybie ou n’importe qu’elle autre pays en proie à l’instabilité.


Les Galetas, un cliché de la misère urbaine « bamakoise »!

Source, Photo Michel

 Quartiers spontanés et autres bidons villes, nid de pauvreté à Bamako comme dans plusieurs grandes villes d’Afriques et d’ailleurs.

Déjà, en  1999, partant de mes observations à travers une étude sur la ville de Bamako, voici un peu ce que je pensais de ses bidons villes et de ses quartiers périphériques spontanés. Causé principalement par l’exode rural, le phénomène de quartier spontané (donc de bidons villes et de quartiers périphériques spontanés) posait le problème de paupérisation rapide de la ville de Bamako. Et aujourd’hui, avec une urbanisation galopante, le phénomène des quartiers spontanés ne cesse  d’exploser. Oui, je confirme encore aujourd’hui que ces lieux viennent renforcer la pauvreté dans les grandes villes du monde, et  surtout  d’Afrique. 

A travers ces quelques vers libres, je vous invite à partager mon ressenti sur ce phénomène urbain très présent à Bamako.

Les Galetas

Qu’en sait-on ?

Ils se dressent un peu partout

Aux alentours et à l’intérieur des grandes villes

Ce sont des habitats spontanés pour des populations spontanées

Venues pour s’y agglomérer dans l’espoir de trouver un mieux être

Et de se faire une place sous le soleil

Ces habitats abritent la misère de l’opulente ville

Au prime abord

On s’exclame misérables

Des maisons en enfilades abominablement disposées

On ne reconnait ni rue, ni limites de propriétés

L’habitat s’agglutine au hasard de nouvelles arrivées

Ces maisons improvisées sont dépourvues d’eau et d’électricité

Et d’ailleurs de tout équipement urbain

Et de toute commodité urbaine

La sordidité de l’habitat est à la lisière du vivable

Les enfants y pullulent au milieu de la poussière et des eaux usées

Les feux de bois, la seule énergie disponible

Ajoutent encore à la pollution

Et contribuent à des centaines de kilomètres de la ville à la destruction des derniers forets

Les galetas offrent un paysage horrible

Témoin de l’indigence des habitants qui y habitent

Enfin, les galetas sont un mauvais coin pour la race humaine.

Michel THERA


Le Musée National du Mali et ses Jeudis musicaux : une invitation à sa découverte et un tremplin pour les jeunes artistes-musiciens !

Source Photo Michel
Source Photo Michel

En quête de visiteurs, le Musée National du Mali organise, il y a quelques années de cela, une soirée musicale chaque jeudi. En effet, depuis 2004, sous l’initiative de son directeur, dans son jardin s’étendant sur le prolongement du Parc National, de jeunes artistes et même parfois des artistes confirmés se produisent sur l’esplanade du Musée. Mais avant d’en savoir plus sur cette curieuse initiative, je vous invite à la découverte de ce musée, l’un des plus riches d’Afrique.

A la découverte du Musée National du Mali

Musée National du Mali

C’est justement en 2004, année de démarrage des « Jeudis musicaux », que j’ai fait la Découverte du Musée National du Mali dont j’ignorais jusque-là l’existence : c’était dans le cadre de la réalisation de mon mémoire de fin d’étude traitant du « Tourisme urbain à Bamako.

Situé Avenue de la Liberté, dans le quartier administratif (Quartier des administrations et des ambassades), le Musée National du Mali fut ouvert en 1953 en tant que Musée soudanais. C’est avec l’indépendance en 1960 qu’il prend le nom de Musée National du Mali. Il se donne comme principaux objectifs, la promotion de l’unité nationale et l’hommage à la riche culture traditionnelle malienne. A la fois structure de conservation et de promotion, le MNM (Musée National du Mali » présente des expositions permanentes et temporaires d’archéologie et d’ethnographie ; ainsi que d’art contemporain. Trois expositions permanentes dédiées aux arts et artisanats africains présentent des collections qui regroupent  des objets épargnés par le pillage culturel des français. Il faut savoir à ce propos que les plus beaux objets d’arts maliens se retrouvent dans les célèbres musées occidentaux dont celui du Quai Branly. Cependant, depuis quelques années l’actuel Directeur M Samuel Sidibé mène un dur combat pour restituer ces objets d’arts illégalement sortis du Mali.

Quant à la collection d’art contemporain, issue d’une donation de l’ADEIAO (Association pour la Défense et l’Illustration des Arts d’Afrique et d’Océanie, elle comprend des œuvres d’artistes de différents pays d’Afrique et du monde : on peut citer en exemple Iba N’Diaye du Sénégal, Ouattara Bakari de la Cote d’Ivoire, Koraichi Rachid d’Algérie, Malangatana du Mozambique, Boghossian Skunder d’Ethiopie, etc. Ainsi l’ensemble de ces collections mettent en valeur l’histoire et la richesse culturelle du Mali. Et c’est à travers ce musée que le voyageur désireux de découvrir ce pays légendaire s’introduit pour aller à la quête d’exotisme à travers des statuettes, masques, textiles, objets préhistoriques ou contemporains.

Fort d’une rare et riche  collection, le Musée National du Mali est non seulement l’un des mieux dotés mais surtout l’un des plus dynamiques d’Afrique. En 2007, il reçoit et à juste titre le prix Prince Claus, remis par le Prince Constatijn des Pays-Bas, en récompense du travail accompli pour la prévention du trafic des biens culturels en Afrique

Un lieu donc de conservation et d’exposition d’objets anciens et contemporains, mais aussi, et depuis quelques années, un lieu de spectacle musical.

Les Jeudis musicaux pour faire découvrir le Musée aux Bamakois.

Source, Photo Michel
Source, Photo Michel

Comme moi (je l’ai découvert qu’en 2004), beaucoup de maliens, et curieusement beaucoup de bamakois, surtout l’intelligentsia  ignorent l’existence du Musée National du Mali. Il semble juste réserver aux étrangers et aux touristes. Le public local semble totalement ignorer sa présence. C’est pour remédier à cela que Monsieur Sidibé a lancé fin 2004 les Jeudis musicaux qui met en scène chaque Jeudi soir un artiste local confirmé, et parfois en quête de reconnaissance. C’est ainsi que depuis déjà dix ans, les Jeudis musicaux ont acquis un public qui ne cesse de grandir. A ce jour cette curieuse initiative s’institutionnalise et rentre dans les activités phares du MNM. La programmation est aussi variée que surprenante. On y retrouve les grandes stars de la musique malienne à l’instar d’Oumou Sangaré, d’Abdoulaye Diabaté, ou encore Nahawa Doumbia ; à leurs côtés de jeunes talents confirmés ou en quête de reconnaissance comme Rokia Koné,  Fousseyni Fakoly Doumbia etc. Ainsi et peut être pour la première fois dans le monde un musée ajoute à sa vocation habituelle, la promotion musicale.

Source, Photo Michel
Source, Photo Michel

Le Musée, le temps d’un jeudi soir offre au public, de merveilleux moments en compagnies d’artistes de renommer qu’il ne leur ait pas donné de voir aussi souvent sur scène ; mais aussi de permettre à la découverte de jeunes talents, qui, à travers cette scène se font un écho.

De cette initiative du MNM et de son directeur, je retiens deux avantages qui, semblent être, ces motivations premières : d’une part le public des jeudis musicaux découvrent, ne serait-ce que, l’existence du Musée et peut être attiré à le découvrir davantage ; et d’autre part les jeudis musicaux constituent un véritable tremplin pour de jeunes talents, parfois connus à l’international mais ignorés du public local.

Pour ceux d’entre vous qui visiteront prochainement Bamako, je vous invite à la découvrir un musée qui vous offre de voir en plus de ses merveilleuses collections, un concert (si jamais vous tombez sur un jeudi) confortablement allongé sur ses pelouses dans le prolongement du parc national avec lequel il est contigu. Retenez que l’entrée est libre !

Source, Photo Michel
Source, Photo Michel

Sinon pour visiter les collections et expositions du Musée : 500 F CFA pour les nationaux et ressortissant CEDEAO (Communauté Economique des Etats d’Afrique de l’Ouest) et 2 500F CFA (4 Euros) pour les autres (hors CEDEAO).

« Visitez et faites visiter, le Musée National du Mali, votre musée, notre musée, le musée de tous »

Michel THERA