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Mali : l’homme de la situation IBK face aux nombreux défis du pays

Crédit photo, Wikipedia
Crédit photo, Wikipedia

 

Investiture selon IBK !

J’ai eu très envie de passer sous silence cette histoire d’investiture, mais hélas je n’ai pu m’en empêcher. Essentiellement pour deux raisons : d’abord, je l’ai trouvé inutile en ce temps de convalescence pour un pays qui sort de deux années de crises profondes, puis par rapport à l’urgence de faire face aux nombreux défis qui l’attendent. Vue sous cet angle, l’investiture d’IBK en deux actes apparaît totalement inutile, c’est-à-dire vaine et dépourvue d’intérêt. Sans oublier que l’argent qui a servi à l’organisation de cet évènement aurait servi utilement ailleurs, surtout dans un pays qui cicatrise encore ces plaies. On aurait pu limiter les choses à l’investiture officielle du 04 septembre 2013 au centre international des conférences de Bamako, IBK n’en serait que davantage crédible.

La fierté du peuple malien à accueillir les amis du Mali

Qu’à cela ne tienne, cette cérémonie d’investiture, bien que décriée, aura véritablement marqué le retour du Mali dans le concert des Nations après dix-huit mois de crise politico-sécuritaire d’une ampleur sans précédent. Oui, les Maliens, en ce jour 19 septembre 2013, furent saisis d’une forte émotion doublée d’une fierté reluisante perceptible sur les visages. C’est évident que le peuple malien a été fier d’accueillir en terre africaine du Mali autant d’hôtes prestigieux pour  non seulement célébrer le Mali, mais aussi, et surtout l’encourager à remonter la pente. Ce jeudi 19 septembre, il a soufflé comme un vent de renouveau et d’espoir au Mali, en témoignent ces discours de félicitations pour la bonne organisation de l’élection présidentielle et d’encouragements pour la réconciliation des Maliens. Les quatre intervenants plus le président IBK n’ont pas manqué de nourrir l’espoir d’un Mali ou le pari de la réconciliation nationale et du développement est irrévocable. Ainsi, pour pouvoir faire face à ces nombreux défis le Mali s’est doté d’un homme à poigne, un véritable homme d’Etat. IBK, véritablement l’homme de la situation a martelé le président Alassane Dramane Ouattara, président de la Côte d’Ivoire et président en exercice de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao). Surnommé au Mali « Kankeletigui », en bamanankan, l’homme qui n’a qu’une seule parole et fort de caractère et est animé d’un véritable sens de l’Etat. Pour s’en apercevoir suivez mon regard à travers cette rétrospective de son parcours politique :

Ibrahim Boubacar Keïta, affectueusement appelé IBK, est un homme d’Etat malien né à Koutiala le 29 janvier 1945. Député de Bamako depuis 2002, il a été Premier ministre entre 1994 et 2000, et président de l’Assemblée nationale de 2002 à 2007.

Le 11 août 2013, Ibrahim Boubacar Keïta est élu président de la République au second tour de l’élection avec 77,62 % des voix.

Ibrahim Boubacar Keïta est marié et père de 4 enfants.

• Parcours académique et expérience professionnelle

Ancien élève du prestigieux lycée parisien Janson de Sailly, Ibrahim Boubacar Keïta a obtenu son baccalauréat au lycée Terrasson de Fougères de Bamako en 1965, puis a poursuivi son cursus à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar et à la Sorbonne, où il a obtenu une maîtrise d’histoire, un diplôme d’études approfondies (DEA) en sciences politiques et un autre en histoire des relations internationales contemporaines (IHRIC).

Après ses études, il a été chargé de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et a enseigné les systèmes politiques du Tiers-Monde à l’université de Paris Tolbiac.

De retour au Mali en 1986, IBK s’est impliqué dans le développement économique et social de son pays en tant que conseiller technique principal de l’Union européenne pour le Fonds européen de développement (FED), puis au sein de l’ONG Terre des hommes France, dont il a été le directeur pour le Mali, le Niger et le Burkina Faso.

• Parcours politique et gestion de l’Etat

Déjà militant au sein de l’Association des étudiants et stagiaires maliens en France (AESMF), membre de la Fédération des « étudiants d’Afrique noire en France (FEANF), Ibrahim Boubacar Keïta participe également à la création en 1969 du Comité de défense des libertés démocratiques au Mali (CDLDM), dont il devient le secrétaire général deux ans plus tard.

Dès 1986, IBK participe dans la clandestinité au mouvement démocratique malien à l’origine de la révolution de 1991, qui met fin à 23 ans de dictature. Il est membre fondateur de l’Alliance pour la démocratie au Mali (Adéma, parti à l’origine de l’émancipation démocratique, et dont il sera le président de 1994 à 2000. Pendant la première campagne électorale libre et transparente, Ibrahim Boubacar Keïta contribue activement, en tant que directeur adjoint de campagne, à l’élection triomphale d’Alpha Oumar Konaré en avril 1992, sous les couleurs de l’Adéma.

IBK est alors nommé successivement porte-parole et conseiller diplomatique du président Konaré, puis en novembre 1992 ambassadeur en Côte d’Ivoire, au Niger, au Burkina Faso et au Gabon, avec résidence à Abidjan, ministre des Affaires étrangères en novembre 1993, et Premier ministre de février 1994 à 2000.

On peut retenir de son action de chef du gouvernement la résolution de la crise scolaire mettant fin aux grèves, l’apaisement des tensions sociales, la signature d’accords de paix avec la rébellion touarègue du nord du pays en 1996, ou la mise en œuvre de la loi de décentralisation. Il a également conduit les mesures économiques qui ont permis d’atténuer l’impact de la dévaluation du franc Cfa intervenue quelques semaines après sa nomination. Son style de gouvernement est marqué par le respect scrupuleux de l’autorité de l’Etat et de l’Etat de droit.

• La longue marche vers le pouvoir

A la suite de désaccords au sein de son parti, IBK quitte l’Adéma en 2000 et fonde le Rassemblement pour le Mali (RPM) en juin 2001, suivi par une bonne frange des militants. Son nouveau parti en tant que membre de l’Internationale socialiste partage les valeurs de la social-démocratie, le choisit comme son candidat à l’élection présidentielle d’avril 2002. Ibrahim Boubacar Keïta arrive 3e avec 20,65 % des suffrages. Son sens de la responsabilité le pousse, malgré de nombreuses irrégularités,  à accepter le verdict de la Cour Constitutionnelle, contre l’avis  de ses partisans. A travers cet acte, IBK a prouvé à son peuple et à la communauté internationale son grand sens de l’Etat en évitant à son pays des troubles postélectoraux.

Au second tour, il apporte son soutien à Amadou Toumani Touré (ATT), qui est élu face  au candidat de l’Adéma, Soumaïla Cissé. Quelques semaines plus tard, le RPM arrive en tête des élections législatives, et IBK, élu député à Bamako, se voit logiquement élu président de l’Assemblée nationale, le 16 septembre 2002. Pendant son mandat de 5 ans, il a contribué, dans un cadre consensuel, à dynamiser cette jeune institution et a permis de faire voter des textes importants tels que la loi d’orientation agricole, la réforme du code minier. Cela dit, il s’est opposé au régime d’ATT à partir de 2005, avec comme point d’orgue les accords d’Alger (juillet 2006). Ces derniers prévoyaient notamment la démilitarisation du Nord, qui est à l’origine de la grave crise intervenue en 2012.

Logiquement, IBK fut à nouveau candidat à la présidentielle en 2007 pour proposer un projet alternatif à celui qui était en œuvre depuis 2002. Il fut le seul représentant d’un grand parti, car tous les autres avaient choisi d’apporter leur soutien au président de la République ATT. Face à la machine de l’Etat, IBK a réalisé un score honorable de 19 %. Conservant son siège de député lors des législatives de juillet 2007, il devient un opposant constructif et respectueux des institutions, jusqu’à apporter son soutien au gouvernement sur les grandes causes nationales : éducation, lutte contre le terrorisme…

Compte tenu du délabrement de l’autorité de l’Etat et de l’accentuation de la menace terroriste dans le nord du pays, de nombreuses voix ont appelé à partir d’octobre 2011 le président du RPM à se porter à nouveau candidat à l’élection présidentielle de 2012. Il a été investi le 14 janvier 2012 par la coalition IBK Mali 2012, composée de 18 partis et d’environ une centaine d’associations de la société civile. Malheureusement, le coup d’Etat du 22 mars 2012 a mis un coup d’arrêt à la campagne électorale dont le président du RPM était l’un des favoris.

Le 23 mars 2012, IBK a été le premier homme politique à condamner avec vigueur et détermination le coup d’Etat. Ces événements ont précipité la perte des 2/3 du territoire malien, au profit de groupes armés djihadistes et indépendantistes, validant les thèses d’IBK sur la déliquescence de l’Etat et le refus des accords d’Alger (2006).

D’abord membre du Front pour la démocratie et la République (FDR), la coalition IBK 2012 en est sortie en mai 2012, en désaccord avec la gestion de la crise malienne, jugée contraire au respect de la souveraineté du Mali. IBK a donc choisi de mener le combat pour la démocratie en toute autonomie, au sein de son regroupement, et en lien avec les autres regroupements démocratiques, pendant toute la durée de la transition.

•Une élection triomphale

Le 28 juillet 2013, Ibrahim Boubacar Keïta, soutenu par une coalition de 35 partis, arrive en tête du 1er tour de l’élection présidentielle avec 39,7 % des voix, devant Soumaïla Cissé, président de l’Union pour la République et la démocratie (URD). Dans l’entre-deux-tours,  20 des 27 candidats en lice au premier tour lui apportent leur soutien. Le 11 août, c’est un plébiscite que lui accordent les Maliens, IBK est élu avec 77,62 % des voix.

Ibrahim Boubacar Keïta est Grand Officier de l’Ordre national du Mali et Commandeur de la Légion d’honneur. Il a été vice-président de l’Internationale socialiste, et a également présidé l’Union des parlementaires africains.

Source : Maliactu.net

C’est donc désormais entre les mains d’un homme politique chevronné qu’est placée la destinée du « Maliba », le grand Mali.

La sobre célébration des cérémonies du 22 septembre 2013, fête nationale du Mali, en dit long sur la ligne directive du président IBK. Depuis son élection, il n’a eu de cesse marteler que plus rien ne sera comme avant. Et l’on comprend que sa volonté de changement n’a d’égale que sa détermination. IBK nourrit l’espoir d’un Mali confiant en son avenir, débarrassé de tous les maux qui l’ont plongé dans cette crise. Oui il a pour objectif, selon son entourage, de répondre à l’ardente nécessité de rechercher les voies et moyens  qui consacrent une gestion efficace, efficiente et saine des affaires de l’Etat. Si aujourd’hui le pays a retrouvé le chemin de la démocratie à travers l’organisation réussie d’élections transparentes et apaisées, d’importants défis restent à être relevés, en particulier la réconciliation nationale, la sécurité du pays, des citoyens et de leurs biens, la lutte contre la corruption et l’impunité, la restauration de l’autorité de l’Etat qui avait pris un sérieux coup. Ainsi avec le « Kankelentigi », désormais l’espoir est permis. L’ensemble des Maliens dans un esprit d’unité doit mettre en exergue notre volonté commune à changer et à faire bouger le Mali.


Présidentielle au Mali : Des tendances sans chiffre donnent une large avance à IBK

Reunion du FDR à Bamako (Crédit RFI)
Reunion du FDR à Bamako (Crédit, RFI)

 

Un drôle de déclaration du ministre en charge des élections

 

Sortie surprenante, mardi 30 juillet 2013, du Ministre malien de l’Administration Territoriale et des Collectivités locales, le Colonel Moussa Sinko COULIBALY. Il s’est, à mon avis, complètement planté dans sa stratégie de communication qui était d’une maladresse doublée d’un amateurisme épouvantable. Le Ministre dans sa déclaration dit en substance ceci: «  au tiers du dépouillement de l’ensemble » des bulletins du vote, « les écarts sont importants » entre les candidats, et s’ils sont confirmés, « il n’y aura pas de deuxième tour ». Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) pourrait emporter l’élection présidentielle dès le premier tour » 

Le Ministre Sinko sort de son rôle et sème la polémique. 

Pendant que l’on continue à se réjouir du succès de l’organisation, le Ministère, par ces déclarations aussi imprécises qu’étonnantes, commet un grave défaut de communication. Loin de moi, l’idée de remettre en cause les tendances. Mais je pense qu’elles doivent être annoncées avec des chiffres à l’appui. Pis, le Ministre déclare le Candidat IBK quasiment vainqueur de l’élection. Ce qui n’est pas pour plaire à son principal Challenger. En effet le camp de Soumaila Cissé crie à un hold-up électoral.

Je pense que cette sortie du Ministre de l’Administration territoriale est d’une maladresse étonnante qui pourrait nuire au reste du processus. Mais nous n’en sommes là pour le moment. Il est clair que les maliens se sont exprimés et se sont clairement exprimés. Chacun des candidats, pour le respect des maliens, doit accepter le résultat pour qu’enfin ce pays retrouve la normalité constitutionnelle gage d’une paix durable.


Un dimanche à Bamako, jour de ferveur électorale

Centre de vote, Ecole Nelson Mandela Hippodrome Bamako; crédit Michel
Centre de vote, Ecole Nelson Mandela Hippodrome Bamako (crédit photo : Michel)

 

Ce 28 Juillet 2013, les maliens étaient appelés à choisir un président de la République. Pour ce rendez-vous avec l’histoire, les maliens et plus particulièrement les bamakois ont répondu présent, massivement présent. De mémoire de maliens jamais scrutin électoral aura suscité autant d’intérêt.

Une participation record.

En l’absence de chiffre pour attester le très fort taux de participation, notamment à Bamako, les observateurs nationaux et internationaux sont unanimes pour dire que les maliens se sont massivement déplacés pour voter. En dépit de quelques incidents organisationnels, du reste prévisible, les opérations se sont déroulées dans de très bonnes conditions, pour ne pas dire dans une ambiance festive. De l’avis d’un cadre du Ministère de l’Administration et des collectivités territoriales, qui s’exprimait sur l’ORTM, le taux de participation pour ces élections va exploser tous les taux jusque là observés au Mali.

Pour ma part, c’est à l’école fondamentale Nelson Mandela de l’hippodrome, l’un des 21023 centres de vote que compte le pays, que j’ai accompli à 9 heures locales mon devoir civique. Ce centre, à l’image des autres centres de Bamako, a connu une forte affluence des électeurs. Dans ce centre, j’ai pu constater une grosse motivation et une détermination indéfectible chez les électeurs à accomplir leur devoir civique, malgré quelques difficultés pour certains électeurs à identifier leur bureau. Dans ce centre comme dans tous les centres de la capitale malienne, les élections se sont déroulées dans de très bonnes conditions, dans une ferveur populaire.

Des innovations pour un scrutin à enjeux capitaux pour un scrutin de sortie de crise.

« Le meilleur scrutin » que le Mali ait organisé depuis son indépendance en 1960, s’est exclamé hier le président de la Republique par intérim. Le président français François Hollande à salué « le bon déroulement du scrutin présidentiel malien, marqué par une mobilisation importante et une absence d’incident majeur ». Que de superlatifs pour saluer la bonne organisation d’un scrutin qui n’était pas gagné.

Malgré les supputations exprimées ça et là avant la tenue de ces élections, le pari de l’organisation semble réussi en dépit d’incidents organisationnels constatés notamment en France et dans les camps de réfugiés ; des incidents prévisibles selon un responsable du Ministère en charge des élections.

Unanimement saluées par l’ensemble des observateurs, ces élections ont été une réussite et cette réussite s’explique par deux raisons principales :

Le vote Biométrique 

L’innovation majeure pour ce scrutin, qui comportait tous les enjeux du renouveau démocratique du Mali, réside dans l’utilisation d’un fichier biométrique.  Editer et distribuer dans la précipitation, les Cartes d’Identification Nation NINA issues du RAVEC (RECENSEMENT ADMINISTRATIF À VOCATION D’ETAT CIVIL) ont  constitué la cheville ouvrière de ces élections. En dépits des imperfections liées à la maîtrise de l’usage du fichier biométrique, cette innovation se veut un gage de crédibilité.

Un scrutin post-crise 

De l’avis d’un expert électoral, tous les scrutins post-crises ont fait l’objet de grande mobilisation. On se rappelle encore du cas libérien ; ou du cas plus récent de la Cote d’Ivoire, -même si on regrette la violente crise postélectorale qui s’en est suivie-. Dans l’un comme dans l’autre de ces pays, il y eut une forte mobilisation. Il faut dire qu’au Mali les enjeux n’avaient d’égale que la volonté de l’électeur à participer au scrutin.

Ainsi, les maliens souhaitent et espèrent que ces élections fassent sortir le pays de cette crise grave et profonde qui n’a que trop duré.

L’ORTM, le principal media public du pays innove aussi

 

Pour la première fois, la télévision nationale organise une soirée électorale. Malgré les insuffisances du contenu, cette soirée aura le mérite d’avoir tenu en haleine une bonne partie de la nuit des téléspectateurs qui espéraient avoir des premières estimations. Qu’à cela ne tienne, la volonté de bien faire était là. Autour du plateau, des éditorialistes, des reporteurs, des représentants de candidats ont tant bien que mali animés la soirée qui s’est clôturé à 2 heures du matin locales.

Certes, de l’avis de tous le Mali vient de réussir la première étape de sortie de crise. Il reste à attendre la publication des résultats, qui nous l’espérons, seront acceptés de tous. C’est pourquoi, un cadre du ministère en charge des élections pense, pour la publication d’estimations ou même de résultats provisoires, qu’il faut être patient et faire comme si l’on marchait sur des œufs. Donc vous comprenez que pour l’heure, il n’y a aucun chiffre pas plus que de résultats officiel.

A n’en pas douter ces élections passent pour être les plus transparentes que ce pays ait organisé.

 


Quand les Rois n’attendent plus leur tombe pour abdiquer

Crédit photo, Wikipedia
Crédit photo, Wikipedia

 

Bel exemple de sagesse dans les monarchies occidentales

Même si la monarchie néerlandaise, -contrairement à d’autres, ne se considère pas comme d’essence divine-, connait habituellement de telle succession à sa tête. On se rappelle en 1980 de Juliana qui abdique en faveur de sa fille Beatrix. Cependant, l’abdication de Beatrix au profit de son fils aîné Willem- Alexander fut ce 30 Avril pour beaucoup d’entre nous, une première qui suscita beaucoup d’espoir pour nous autres Africains.  Et bien tombé dans l’effet de mode, le Rois des belges Albert II à son tour abdique au profit de son fils Philippe. En effet, le dimanche 21 Juillet, jour de fête nationale belge, j’ai eu le privilège de suivre à la télévision les cérémonies d’abdication et de prestation royales. Ému par ce nouveau phénomène d’abdication de souverains dans les monarchies, je ne puis m’empêcher de pense à nos pseudos monarques africains qui continuent de s’accrocher contre vents et marées à leurs fauteuils, parfois obtenus au prix de sangs.

Pendant que d’autres s’en lassent, des dirigeant africains aspirent à instituer des monarchies

Avec les intronisations  de Gnassingbé II du Togo, de Bongo II du Gabon, de Kabila II de RDC pour ne citer que ces exemples là, on comprend aisément la dérive monarchique que certains régimes africains ont pris. Après avoir dirigé leur pays jusqu’à la mort, certains dirigeant africains ne se sont pas gêner de se faire succéder par leur fils. Pour ce faire, la plupart d’entre eux n’ont pas hésité à tripatouiller les constitutions. Ce qui débouche très souvent sur des crises institutionnelles aboutissant le plus souvent à des guerres civiles.

Les abdications successives dans les monarchies occidentales, -quoique, ces monarchies devenues, pour la plupart, symbolique et honorifique-, devraient inspirer ceux des dirigeants africains qui s’accrochent encore au pouvoir et aspirent à instaurer un régime monarchique chez eux. Les Rois Blaise I, N’guesso I, Béchir I etc sont prévenus par ces jeux de chaises royales.  Aussi vrai que les hommes sont immortels, les règnes aussi finissent par s’estomper  un jour. Donc, pauvres pseudos monarques africains sortez de votre entêtement et quittez vos places pendant qu’il est temps.  Car avec ces monarques occidentaux qui n’attendent plus leurs morts pour abdiquer, vous aurez en face, pauvres dictateurs africains, des peuples éveillés et avertis.

Désormais, les peuples d’Afrique n’aspirent qu’à la démocratie.


Le « blogging » alternative sérieuse aux médias classiques

crédit Wikipédia
crédit Wikipédia

 

Je n’imaginais pas en lançant cette réflexion susciter autant de réactions. J’ai été particulièrement impressionné par les interventions d’Habib Ofakhri qui, de par son expérience, nous a gratifiés de ces conseils précieux. Plus qu’un billet de blog, je vous propose le contenu de cette discussion que j’ai lancé sur LinkedIn qui m’a paru édifiant pour des blogueurs que nous sommes.

 

Rolande Aziaka • Tu as tout à fait raison.

 

Siddick MINGA • Si seulement on pouvait garder de la hauteur et ne pas donner à nos bourreaux du grain à moudre en piétinant nous-mêmes, sous prétexte qu’on est plus libres, la déontologie de cette si noble profession… Bon vent à tous !

 

Michel THERA • Il est évident que bloguer signifie comme pour tout autre organe de presse diffuser de l’information; de ce fait, il me parait irresponsable d’ignorer en ce qui concerne les activistes des médias sociaux le code de conduite à suivre. Donc tout comme un journaliste professionnel, un blogueur est aussi soumis à la déontologie.

 

Sylvie ringard • merci de rappeler qu’il existe une déontologie du journaliste, beaucoup semblent l’ignorer et faire plutôt de l’évènementiel

 

Habib Ofakhri • N’oublions pas qu’un journaliste est d’abord un citoyen. Il a reçu une formation spécifique ou est doté d’un talent qui l’habilitent à rendre compte du quotidien de la cité ou de la campagne dans les diverses facettes (politique, socio économique, culturelle etc..). Aussi longtemps qu’on parle de déontologie, il importe :

  1. D’inscrire l’éthique professionnelle dans le corpus du droit à l’information et des libertés privées et publiques.
  2. De considérer le blogging comme étant une forme d’expression de ce droit subordonnée à la rigueur de cette éthique qui attribue au journaliste -autant que les députés du peuple-la capacité du questionnement et de la reddition.
  3. D’assumer la responsabilité de ses produits multimédias en citant explicitement les sources ; en cas de demande d’anonymat d’en garder une trace.
  4. De s’exercer à l’apprentissage de la critique de ce qu’on a sous les yeux ou entre les mains.
  5. De bien saisir que la liberté d’informer honnêtement sur des faits n’autorise aucunement toute fantaisie de colporter des rumeurs ou des faits non avérés (par recoupement vérifiés).
    En guise de conclusion : la vraie menace pour cette noble profession proviendrait de la prolifération de la communication téléguidée. Se drapant du voile de l’info, celle çi abuse souvent de la crédulité du récepteur lambda. Un proverbe arabe dit : un chat ne chasse pas bénévolement et j’ajoute…que le rat ne se laisse pas prendre volontairement !

 

Michel THERA • En gros, mon cher Habib Ofakhri, vous suggérez surtout d’encadrer le blogging pour qu’il ne tombe pas dans une dérive anarchique. Car il semblerait que cette activité échappe au contrôle des structures de surveillance des médias. Mais Habib, pensez vous qu’il faille encourager le blogging qui semble aujourd’hui incontournable dans la diffusion de l’information?

 

Habib Ofakhri • Cher Michel, bonjour.

A mon sens, le blog devrait demeurer un genre expressif de l’opinion. Lorsqu’il prétend véhiculer une information, ce genre est astreint à fournir « ses sources » .Crédibilité oblige ; autrement on tomberait dans la bêtise de ce que vous avez qualifié – par tautologie -de » dérive anarchique ».  Assurément, il faut encourager toute forme de liberté d’expression .Et si certains blogueurs faisaient preuve de responsabilité (l’auto- encadrement qui n’a rien avoir avec l’auto censure), ils se passeraient bien de « surveillance » .Ils fourniraient ainsi la preuve de leur maturité en enrichissant le débat global – par exemple sur les enjeux et défis de développement du continent africain et celui particulier liés aux problèmes sectoriels (santé, agriculture, habitat …).

En tant que lecteur libre, et aussi dirai-je un peu par » déformation » professionnelle, j’apprécie ou déprécie un blog selon une grille de lecture ayant l’honnêteté, pour primat.

 

Michel THERA • En définitive, j’en déduis qu’il faut bloguer, mais surtout bloguer en rapportant honnêtement les faits. Merci pour les conseils utiles que vous m’avez fourni là. Bonne journée et à Bientôt j’espère!

 

Habib Ofakhri • REPONSE AU MAIL DE M.BREAK -MAROC

Merci de partager le point de vue. Avec votre sereine approche de la finalité du blog, vous faites -déjà la moitié du parcours. Reste le contenu: soyez toujours positif en formulant des problématiques claires et bien articulées en évitant les jugements hâtifs…Avec l’inter-échange, des pistes vont s’ouvrir. Si le blog s’adresse aux professionnels, il n’y a pas de mal à ce que vous ayez recours à un langage technique. Si destiné au grand public, faites un effort de vulgarisation et dites vous bien que si les idées sont claires dans l’esprit, les mots couleront de source .Bon vent.

 

Michel THERA • C’est à l’écoute des aînés que l’on acquiert plus de sagesse. Il parait indispensablement pour nous autres de prendre conseils auprès d’expert comme M. Ofakhri. Encore merci pour la disponibilité et je ne manquerai pas de vous faire recours au besoin.

 

Traoré Djibril • Cette discussion est vraiment utile pour moi en tant que journaliste débutant et blogueur aussi. Je suis avec plaisir les interventions d’Habib Ofakhri. Merci Michel THERA d’avoir proposé le sujet.

 

Habib Ofakhri • réponse au mail de m. Mohamed Diallo/mali/—

Moult demandes dans votre message. à vrai dire je ne dispose pas de réponses mais plutôt de quelques pistes :

  1.  de nombreux établissements dans le monde dispensent un cursus de journalisme. Leur défaut est qu’ils dispensent plus des cours théoriques sur l’histoire de la presse que sur sa pratique. Depuis quelques années on y remédie depuis et c’est tant mieux.
  2.  l’apprentissage est dans les deux sens (apprenant- maître) .en matière des médias on apprend tous les jours. Peut être que l’apanage du « maître » serait dans le fait qu’il eut suffisamment intériorisé -par la pratique- des réflexes ( rapidité- réactivité. ..) et des techniques rédactionnelles des genres.il n’en reste pas moins que l’ essence du journalisme doit s’incruster dans sa dimension humaine et la capacité de communiquer d’exposer les problèmes et d’analyser les faits sociaux .d’ou l’importance de la spécialisation.
  3. s’agissant de partenaires; je vous suggère de préparer une requête sur les objectifs de votre organe et l’adresser à l’O.I.F (Organisation Internationale de la Francophonie).en espérant que « les frasques » ne finiraient pas par vous détourner du journalisme…

A n’en pas douté, le blogging se taille une part considérable dans la diffusion de l’information. Aujourd’hui, il apparait indispensable de se pencher sur cette activité afin de l’accompagner dans inexorable ascension. J’espère que cette discussion vous apportera plus et que vous ne manquerez pas de l’enrichir.