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Les misérables des rues « bamakoises » !

Credit Photo, Michel
Credit Photo, Michel

Je m’étais laissé aller à une manifestation de colère somme toute surprenante. Ce genre d’emportement qui découle le plus souvent d’une révolte intérieure. Ce fut lorsqu’un de ces mendiants de malheur, qu’on rencontre à tous les carrefours de Bamako, a failli me rentrer dedans sous prétexte de quémander. C’est alors que j’ai laissé exploser une virulente colère à  l’endroit du pauvre gamin, qui par ailleurs me faisait pitié. Cette attitude était loin d’être anodine, j’étais juste écœuré par la présence de  ces gamins sur les trottoirs de la ville qui, normalement, devraient être à l’école. A croire que cette pratique relève d’une exigence sociale ou religieuse qui, a priori, est tolérée. Quoiqu’aujourd’hui le phénomène semble prendre une tournure débordante et inquiétante.

Tant qu’il existera, par le fait de traditions relevant d’un autre âge, une certaine pratique sociale condamnant un nombre important d’enfants à une destinée incertaine ; tant que l’injustice sociale perdure, aggravant par conséquent la misère sociale, et enfin tant que, plus grave encore, l’indifférence sociale s’accentue, des phénomènes comme la mendicité ne cesseront d’exploser. Sinon comment comprendre l’explosion soudaine de la mendicité à Bamako.

Le discours religieux appuyé par des réalités socio-économiques n’en reste pas moins un des principaux responsable de cette explosion soudaine de la mendicité à Bamako. On aura compris que les religions monothéistes pratiquées au Mali, toutes autant qu’elles sont, prônent la charité ; bref invitent les riches à donner aux indigents. C’est un peu comme dans une logique de se payer une place dans le paradis en exerçant la charité. Ainsi tout en s’achetant une place au paradis, la plupart d’entre nous contribuent sans vraiment le savoir à compromettre l’avenir de ces nombreux enfants livrés à eux-mêmes et à la rue. Mais avant qu’on en arrive là, cette pratique aurait eu des vertus sociales et aurait joué un rôle important dans l’éducation des enfants.

Les origines socioreligieuses de la mendicité

Loin de celle que l’on voit dans les rues de Bamako, la mendicité serait d’origine religieuse. Elle constitue une réponse à l’un des 5 piliers de l’islam qui stipule l’offrande « Zakat » ou l’aumône rituelle aux plus démunis. Ainsi, tout en répondant à une exigence religieuse, la mendicité participait à l’éducation du jeune garçon qui, à travers cette pratique, apprenait à être plus endurant se préparant ainsi à faire face aux nombreux défis de la vie qui l’attendent. Ainsi de ce point de vue, la mendicité relève plus d’une exigence socioreligieuse que de la pauvreté. Mais depuis quelques temps la mendicité a pris une ampleur incontrôlable se présentant sous diverses formes.

L’incontrôlable explosion de la mendicité sous diverses formes à Bamako

On les retrouve à tous les carrefours de la capitale, sur les places publiques ainsi que dans les lieux de cultes (Mosquées et Eglises). Ils sont jeunes, parfois très jeunes ; handicapés, ou même personnes invalidés par l’âge. On l’aura compris c’est les misérables accompagnés d’une certaine partie de la populace urbaine qui s’y retrouvent. On pourra les appeler les martyrs de la misère tant le phénomène semble concernée une bonne partie de ce qu’on peut qualifier des « misérables de la capitale ».

Au Mali et plus particulièrement à Bamako, mendier devient une profession avec son cortège d’accidents, de vols, d’escroquerie, d’abus etc. « A y a di Allah ma » qui se traduit «  donnez la part  de Dieu », accompagnées de récitations de versets coraniques, ou même de supputations évoquant la misère, le monde des mendiant offre un spectacle effroyable.

Dans les rues de la capitale, on est envahie par une cohorte de mendiants, qui, n’hésite pas à se lancer au milieu de la circulation, encourant toutes sortes de danger, à la recherche de l’aumône.

Dire qu’il y a une décennie, la mendicité était presqu’un phénomène isolée dans la capitale malienne. Mais aujourd’hui, elle atteint un sommet, devenant un problème social des plus préoccupants qui ne devraient pas laisser indiffèrent les autorités.

C’est pourquoi, désormais, nous devons tous comprendre que ce phénomène, loin d’être isolé, est pratiqué par un important groupe social à Bamako. On retrouve des mendiants de tout âge et tout sexe, parfois élisant domicile dans la rue.

Face à ce délire de la mendicité que faut-il faire ?

Pourquoi faut-il nécessairement faire face à ce phénomène social qui ne cesse d’exploser, et dont les conséquences apparaissent néfastes pour l’avenir des enfants qui y sont victimes ?

Certes, il n’existe pas de potion magique, encore moins de recettes miracles pour enrayer, ou plutôt tenter d’enrayer ce fléau ; surtout en ce qui concerne les plus jeunes.

Mais déjà, il faut commencer par revoir le cas des écoles coraniques qui semblent être d’un autre âge. Les valeurs d’éducations, de sociabilité et d’endurance que l’on leurs prête semble leurs échapper, ou inadapté au contexte social actuel. Ainsi l’idéal serait d’intégrer ou d’ériger ces écoles coraniques en medersas, des structures qui ont un programme normal avec histoire et géographie, math, physique-chimie etc., associée à une formation religieuse (coranique en arabe). En plus, ces medersas sont encadrées par l’Etat et les enfants rentrent en famille après les cours comme les autres enfants. Avec cette formule que l’on retrouve notamment en Mauritanie ; on est sur de voir moins d’enfants talibés dans les rues. Une autre solution serait d’institutionnaliser l’enseignement religieux coranique, bref en faire un pan entier de l’éducation.

En ce qui concerne les handicapés, il faut peut-être envisager des mesures préventives qui consisteraient en une prise en charge sociale d’un certain type de maladies qui se prêteraient le plus à la mendicité.

Au Mali, certaines maladies sont responsables d’handicaps qui poussent à mendier. Entre-autres, on peut citer la lèpre, l’onchocercose, la poliomyélite. Pour éviter que les personnes atteintes de ces maladies tombent dans la mendicité, il apparait nécessaire de renforcer les structures médicales existantes, et surtout procéder au dépistage précoce de ces maladies. Au-delà de toutes ces mesures, il faudrait penser à la mise en œuvre de maisons de retraites qui pourrait  recevoir des personnes en mal de vieillesses et qui n’ont plus personnes pour s’occuper d’eux.

En attendant de trouver des solutions, les rues de Bamako continuent d’accueillir des misérables au risques et puérils de leurs vies.

Hey « fissabililahi » résolvons ensemble ce problème au plus vite pour donner une seconde chance à ces nombreux enfants des rues « bamakoises »

Michel THERA


L’ONU est-elle en mesure d’assurer le maintien de la paix ?

Hote de l'Amitié
QG de la MINUSMA à Bamako, Photo Michel

 

En Afrique comme dans les parties chaudes du monde, presque tous les pays ont eu droit à leur mission de stabilisation ou leur opération de maintien de la paix. A ce jour on en compte 47 missions (terminées ou en cours) plus les opérations mandatées par l’ONU dans le monde.

Dans l’imaginaire collectif malien comme dans celui de nombreuses personnes de par le monde, les missions onusiennes de maintien de la paix ont souvent échoué lamentablement. Ces échecs résultent du contenu des mandats. A titre d’exemple la plupart de ces mandats limitent l’usage de la force, même pour sauver la vie des populations civiles. Il s’agirait, la plupart du temps, de détachement militaires sous-équipés, ou plutôt de forces folkloriques attirées par de faramineuses soldes  Ainsi, à cause de cette étiquette et de bien d’autres d’ordre moral et social, les opinions publiques des pays en crise sont de plus en plus réticentes aux déploiements des casques bleus sur leur sol. Cependant, ces soldats de la paix n’ont pas été toujours controversés.

L’âge d’or des opérations de maintien de la paix

On ne va pas réécrire l’histoire des opérations de maintien de la paix de l’ONU, mais on va juste rappeler quelques dates qui ont fait la réputation de cette activité phare des Nations unies.

En effet c’est depuis 1948 que l’ONU déploie des contingents militaires pour maintenir la paix et la stabilité dans le monde. C’est justement à cette date que, pour  la toute première fois, le Conseil de sécurité à autorisé le déploiement d’observateurs militaires au Moyen-Orient pour surveiller l’application de l’accord d’armistice entre le nouvel Etat d’Israël et ses voisins arabes. Les opérations de maintien de la paix de l’ONU naissent à une époque où les rivalités de la guerre froide auront souvent paralysé le Conseil de sécurité. C’est dans ces contextes de tensions entre vainqueurs de la Deuxième Guerre mondiale que l’ONU va déployer des forces de par le monde pour maintenir des cessez-le-feu et stabiliser des situations sur le terrain en assurant un appui crucial aux efforts politiques de règlement des conflits par des moyens pacifiques. Ces missions étaient composées d’observateurs militaires non armés et de soldat munis d’armes légères dont le rôle consistait essentiellement à surveiller la situation sur le terrain, à en faire rapport et à rétablir la confiance entre les parties en présence. C’est à partir de cette philosophie que les premières missions de maintien de la paix ont été des succès.  On garde en mémoire de cette première mission de paix armée (Funu I), déployée avec succès en 1956 pour résoudre la crise du canal de Suez. Sur le parcours de ce long et laborieux combat pour la paix et la stabilité dans le monde, ces missions auront connu des fortunes diverses. Des échecs, mais surtout des succès qui ont été couronnés en 1988 par un prix Nobel de la paix.

Bien qu’elle soit traitée de tous les noms, même de machin, l’ONU et ses missions de la paix demeurent des garants de la paix et de la stabilité dans le monde. Car « par leurs efforts, les forces de maintien de la paix ont beaucoup contribué à la réalisation de l’un des buts fondamentaux de l’ONU. L’organisation est aujourd’hui amenée à jouer un rôle central dans les affaires mondiales et se trouve investie d’une plus grande confiance».  Il ne s’agit plus seulement de garantir un cessez-le-feu d’un accord de paix ou de surveiller des frontières, il s’agit aussi d’accompagner le processus de transition politique, de désarmer les anciens combattants et de les réinsérer dans la société, d’organiser des élections, de protéger les droits de l’homme, d’assurer le déminage, d’améliorer les conditions humanitaires, d’œuvrer au redressement économique. C’est ainsi que dans la première moitié des années 1990, les opérations de maintien de la paix se sont multipliées, mobilisant quantité de personnels militaires et civils. A l’heure donc de la maturité, qu’en est-il de leur avenir des opérations de maintien de la paix et quelle image dégage-t-elle à travers le monde ?

Les opérations de maintien de la paix : la controverse chemine avec la nécessité

Environ 120 000 personnes originaires de 114 pays, dont 18 000 personnels civils, participent aux 16 missions de maintien de la paix  en cours dans le monde. Mais au fil du temps de nouveaux défis s’imposent, nécessitant de nouveaux moyens et l’élargissement du contenu des mandats. Désormais le maintien de la paix, développe une approche multidimensionnelle regroupant militaires, policiers et civils afin d’intervenir dans des domaines aussi variés que la protection des civils, des droits de l’homme ou la promotion de l’état de droit. Alors même que les Nations unies font face à des défis en RDC, au Mali et éventuellement en Somalie ou en Syrie, Hervé Ladsous, Secrétaire général adjoint des Nations unies chargé des opérations de maintien de la paix,  révèle deux vérités fondamentales auxquelles les missions de la paix de l’ONU doivent faire face :

Il pense, premièrement que le maintien de la paix ne peut se substituer à un accord politique. Et que les interventions doivent se fonder sur un cadre politique clair. Si en RDC, la Monusco, -à travers l’accord- cadre pour la paix, la sécurité et le développement signé entre 11 pays de la sous-région centrafricaine-, tente vaille que vaille de mettre un terme au cycle récurent de la violence ; au Mali, il reste beaucoup de chemin à parcourir tant il est nécessaire que tous les acteurs s’impliquent autour d’un projet de réconciliation nationale.

Deuxièmement, Ladsous affirme que le maintien de la paix a besoin, plus que par le passé, de meilleurs moyens et d’outils modernes. Désormais, les Nations unies doivent s’assurer que leurs opérations disposent de ressources nécessaires, pour une meilleure connaissance  des terrains d’interventions. C’est ainsi que les opérations seront des succès. Ce cas de figure incarne une nouvelle philosophie des missions de la paix. Et les nouveaux dispositifs utilisés dans l’est de la RDC en est la parfaite illustration. Ces dispositifs offrent aux missions des avantages tactiques, une plus grande mobilité et un nouveau pouvoir de dissuasion.

Loin de faire l’unanimité, ces nouvelles approches suscitent l’inquiétude de certains qui estiment que ces opérations de la paix se transforment progressivement en machine de guerre. On a encore en mémoire l’usage de la force par les casques bleus en RDC, qui, à mon sens contrarie délibérément avec leur passivité, voire leurs connivences avec les groupes armés au Mali. Certes, les changements intervenus dans la nature des conflits imposent des changements d’approches et d’outils au maintien de la paix. Cependant, il est indispensable de cerner les contours des conflits. Car les contextes dans ces zones d’intervention sont de plus en plus à haut risque ou la paix et la stabilité sont plus difficiles à atteindre. Pour le cas particulier du Mali, au moment même ou les forces de la Minusma sont victimes d’attentats-suicides perpétrés par des djihadistes, l’opinion publique malienne semble avec le recul comprendre la mission de ces hommes se sacrifiant pour la stabilité du Mali. Cependant ce qu’elle exige de ces forces c’est de prendre totalement parti pour l’unité et l’intégrité nationale du Mali. Surtout d’arrêter de privilégier certains groupes armés comme le MNLA, qui passe pour être complice de groupes djihadistes qui occupaient le nord du pays. Au vu de certains évènements survenus dans cette région du Mali, notamment, la visite houleuse de l’actuel Premier ministre à Kidal, les Maliens ont crié au complot international pour la sécession de Kidal avec la bénédiction de la communauté internationale.

Face à cette controverse de l’opinion publique malienne et de bien d’autres à travers le monde, les Nations unies réaffirment leur attachement aux principes fondamentaux des missions de la paix : Impartialité, consentement des parties –qui sont au cœur du maintien de la paix depuis ses débuts. L’usage de la force n’est possible qu’en cas de contrainte à l’auto-défense et à défendre le mandat du Conseil de sécurité.

Au Mali on est dubitatif face à l’efficacité de la Minusma à répondre à la crise malienne. Qu’en est-il de vos opinions vis-à-vis des opérations de maintien de la paix à travers le monde ? Quand, au même moment, on aura compris, qu’au vu de l’actualité internationale, l’ONU semble bien loin d’atteindre ses objectifs de paix, de respect des droits de l’homme, etc. De fait, les contestations fusent de toutes parts. Elle est souvent jugée absente, voire parfois inefficace et sa légitimité est de plus en plus remise en question. Ainsi, elle peine de plus en plus à faire respecter ses décisions. Plus simplement : l’ONU est en crise. Or, cette complexification du monde, ces conflits montrent que la coopération entre Etats est plus que nécessaire aujourd’hui.

Pourquoi l’ONU est-elle en crise ? Comment peut-elle garder sa légitimité et continuer à remplir sa mission pour répondre aux défis du XXIe siècle ? Bref se débarrasser de cette étiquette de « machin » qui lui colle depuis sa création.

Je vous invite à en débattre ici avec moi !


Au Mali, la crise sécuritaire perdure et fait plomber le secteur touristique

Source : Wikipedia
Source : Wikipedia

Redorer le blason du tourisme malien relèverait d’un miracle tant la crise qu’a connu le pays fut profond et d’une ampleur sans précédent. En quatre ans, tous les espoirs d’un Mali touristique se sont effondrés  Mais quelques années plutôt, le tourisme malien avait connu un essor spectaculaire. Le produit Mali se vendait bien et la destination était prisée de touristes occidentaux épris d’exotisme.  Pour rappel, déjà en 2006 L’éditeur Lonely Planets, cité dans « Le globe-veilleur »-le bulletin électronique du réseau de veille en tourisme, positionnait d’ailleurs le Mali au 2ème rang des destinations en croissance, après la Chine et devant le Brésil, l’Islande et la Serbie-Monténégro.

Rébellion Touareg associée au narcotrafic et terrorisme ont plongée toute une contrée qui vivait quasi-exclusivement du tourisme. La crise a largement débordé du Nord pour s’étendre dans la région de Mopti, qui constitue par ailleurs la principale destination touristique au Mali. Ainsi les évènements au Nord du Mali ont eu des conséquences énormes sur le secteur. Les touristes internationaux  qui visitaient notre pays commençaient à fidéliser la destination Mali. Et pendant chaque saison touristique, ils  fréquentaient en masse les sites et participaient aux différentes manifestations touristiques et culturelles. Des festivals comme celui au Désert ou encore celui sur le Niger sont devenus des festivals de références internationales. Mais depuis 2009-2010, les chancelleries occidentales ont déconseillé à leurs ressortissants de se rendre au Mali, réduisant fortement la fréquentation  de nos sites et manifestations. De 250 000 visiteurs en moyenne par an, ils n’étaient plus que 120 000 en 2009, soit une réduction de plus de 50% du taux de fréquentation. Aujourd’hui, à part les inconditionnels, on dénombre moins de 50 000 visiteurs par an. Depuis deux ans plus aucun vols charters sur Mopti et Gao ; les opérateurs touristiques en difficultés financières due notamment à des annulations de réservations dans les hôtels, la réduction des dépenses liées à la visite des sites (guidage, location véhicules, restauration, artisanat etc.). Plusieurs entreprises (agences de voyages, tours opérateurs etc.) agonisent et ont du mal à payer leur personnel. Les investissements touristiques ont fortement baissé ; de nombreux projets touristiques surtout hôtelier sont à l’arrêt ; sans oublier le désespoir de prestataires informels. Cette situation dramatique que connait le secteur touristique s’illustre parfaitement le marasme du pays dogon, principale destination touristique.

Le « Pays Dogon », abandonné par les touristes, agonise !

Inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO  sous le nom « Falaise de Bandiagara », le pays dogon, fort de son potentiel culturel riche et varié, est sans doute une destination touristique phare de l’      Afrique de l’Ouest. Mais depuis fin 2009, cette zone est classé orange ou rouge par les grands pays émetteurs de touristes au Mali. Il s’agit des pays comme la France, Les Etats Unis, L’Allemagne, la Belgique, les Pays-Bas, l’Italie, la Suède, la Norvège etc. Cette alerte interdit aux ressortissants de ces pays de visiter notre pays pour cause d’insécurité. Ainsi, on assiste depuis un peu plus de 3 ans à une rapide décroissance et même à l’arrêt du flot de visiteurs sur les sites majeurs du pays dogon. Et toute la région de Mopti s’en trouve affecté, car les retombées économiques de cette activité pour la région étaient estimées à près de 6 milliards de Franc CFA. On l’aura compris que cette crise sécuritaire au Mali aura fait payer à toute une région un lourd tribut : Les ressources des collectivités ont considérablement baissé ; la baisse du pouvoir d’achat ; le manque d’entretien du patrimoine architectural, culturel et touristique. Sans oublier que cette crise touristique a fini par jeter dans la précarité une bonne partie de la jeunesse, désormais désœuvrée. Beaucoup de guides ont immigrés à Bamako. Ne sachant plus à quel saint se vouer, ils sont devenus pour les uns voleurs et pour les autres toxicomanes et alcooliques.

La profondeur et la gravité de cette crise n’a d’égal que l’urgence d’en sortir.

Plus d’une fois, les opérateurs publics et privés ont pensé, imaginé, envisagé des voies et moyens pour relancer le tourisme malien. Mais hélas sans succès ! C’est pourquoi aujourd’hui, avec une relative amélioration de la situation sécuritaire, les nouvelles autorités se doivent de convaincre les pays occidentaux de lever l’interdiction de visite qui frappe le pays Dogon.  Les autorités, de l’avis de nombreux acteurs locaux du tourisme, doivent renforcer le dispositif sécuritaire afin que la région redevienne « une zone verte ».

Face à l’urgence de la situation, les acteurs du tourisme, loin de se résigner, rêvent de lendemains meilleurs pour le secteur.

Pour ma part, je pense que les autorités doivent tout mettre en œuvre pour la reprise des activités touristiques qui représentent une véritable industrie.


Zimbabwe, un pays qui agonise au su et au vu de tous !

Carte Zimbabwe, crédit Wikipédia
Carte Zimbabwe, crédit Wikipédia

 

J’aurais aimé titré ce billet : « Analyse géopolitique de la crise zimbabwéenne ». Sauf qu’étant à des milieux de kilomètres de ce pays, il apparaît très prétentieux de ma part de livrer une analyse objective de la situation. Cependant, compte tenu de ma passion pour ce pays et son président et l’intérêt que j’ai pour cet espace géopolitique, j’ai tenté de cerner les contours de la grave crise que traverse ce pays à travers les échos qui nous parviennent.

De prime à bord, ce qui frappe lorsqu’on aborde une réflexion sur le Zimbabwe, c’est la dichotomie qui a caractérisé et qui continue de caractériser sa vie politique, sociale et économique sur fond de conflit foncier. Un conflit foncier issu d’une mauvaise répartition des terres datant de la colonisation.

Pays enclavé d’Afrique Australe, le Zimbabwe a pour capitale Harare. Il est bordé au nord par la Zambie, à l’est par le Mozambique, au sud par l’Afrique du Sud et au sud-ouest par le Botswana. Zone d’expansion britannique à la fin du XIXe siècle, l’actuel Zimbabwe devient tour à tour : colonie de la Couronne sous le nom de Rhodésie du Sud, puis rebaptisé tout court en 1964, du fait de l’indépendance, sous le nom de Zambie, puis de la Rhodésie du Nord.

C’est à la suite d’un long et complexe processus de décolonisation que le Zimbabwe, désormais appellation officielle de cet Etat, accède à l’indépendance seulement en 1980. Il s’agit ici d’un espace particulièrement convoité, à la fois pour lui-même et pour sa position stratégique. On l’aura compris, ce territoire a suscité et continue de susciter bien des positions contradictoires qui ont pour principal enjeu la domination politique. Ainsi donc, entre les mythes des origines en passant par les sagas des luttes héroïques qui opposèrent les uns et les autres, le Zimbabwe conserve ses croyances relatives au droit à la terre.

Au-delà de toute réflexion passionnelle, comment comprendre la dérive autoritaire du régime postcolonial et la lourde faillite du pays ? Est-ce dû à Robert Mugabe et son système piloté par la toute puissante « Zanu-PF (Zimbabwe African National Union), en place depuis 1980 ? Ou même comme le pensent beaucoup d’Africains, serait-ce un complot international pour évincer Mugabe le nationaliste du pouvoir ? C’est bien à ce niveau que l’on retrouve toute la contradiction des discours sur le Zimbabwe. Mais qu’en est-il de ce pays, jadis prometteur, mais aujourd’hui agonisant!

La situation au Zimbabwe se situe entre d’une part un Mugabe qui se radicalise et opte pour la dictature, et d’autre part  une opposition qui se présente en pourfendeur systématique de ce régime, et qui du coup passe pour être à la solde de l’Occident. Mais cela n’a pas toujours été le cas, car  il y a deux temps sous le règne de Robert Mugabe !

Le temps du respectable Mugabe !

Il est certes bien loin le temps du Mugabe respectable. Rappelons-nous, au lendemain de l’indépendance du Zimbabwe en 1980, Robert Gabriel Mugabe,- ancien instituteur élevé chez les jésuites, titulaire de sept diplômes universitaires-, est un héros. C’est le tombeur du régime raciste de l’ex-Rhodésie britannique au prix notamment de onze années d’emprisonnement. On se rappelle encore de cet affront qu’il ne peut oublier, durant sa captivité il subit un drame familial, la perte de son jeune fils. Et  l’administration ne l’autoriser pas à assister aux funérailles, ce qui renforcera son statut d’icône. Malgré, toutes ces blessures du régime colonial, Mugabe à son arrivé à la tête du pays promet la réconciliation raciale. « Restez avec nous et construisons une nation » lance-t-il aux Blancs. Il fait unanimité auprès des Occidentaux qui entendent faire de lui leur nouveau chouchou pour contrer l’influence soviétique en Afrique. Ainsi, il sera amadoué et flatté partout ou il passe en Occident : Ronald Reagan le reçoit même à la Maison Blanche  en lui lançant : « Vous incarnez un leadership intelligent ». Il partage le thé avec Margaret Thatcher et la reine Elisabeth II lui décerne le titre de « chevalier d’honneur ». C’est en ce moment précis que le Zimbabwe émerge. Les céréales zimbabwéennes inondent l’Europe. Ses mines d’or, de platine et de diamants sont exploitées à plein régime et ses universités forment parmi les meilleurs ingénieurs et médecins du monde… . Bref le pays était à son apogée ? « C’était le paradis », se souvient un homme d’affaires. Mais comment un pays émergent s’est-il retrouvé dans ce cauchemar ?

Mugabe, le démolisseur du Zimbabwe !

Ce sous-titre apparaîtra peut-être injuste aux yeux de nombreux admirateurs du vieux loin.

Tout commence au milieu des années 80, Mugabe, le représentant de l’ethnie shona fait massacrer massivement les Ndebele, l’ethnie minoritaire (Bilan entre 10 000 et 20 000 morts) sous l’œil complaisant de la communauté internationale. Ce fut un tournant, car à partir de cet instant Mugabe tombe dans une paranoïa sanguinaire. En 2000 Mugabe perd un référendum destiné à accroître ses pouvoirs. Il est désavoué par son peuple. Mais il s’en prend aux fermiers blancs qu’il désigne comme coupable de ce revers. C’est le début des expropriations et la descente aux enfers. Ainsi, le Zimbabwe perd sa réputation de grenier de la région. Les grandes exploitations perdent 90% de leur productivité. En l’espace d’une décennie, l’économie zimbabwéenne sombre, étranglée par une inflation démesurée (165 000 %, selon le chiffre officiel ; et 2 000 000 %, selon l’estimation officieuse). Les prix de certaines denrées de première nécessité ont flambé. Les organisations internationales non gouvernementales et les agences onusiennes dressent des rapports alarmants. En 2009, elles estimaient que 5 millions de Zimbabwéens sur 12 souffraient de problèmes alimentaires. Conséquences de ce cauchemar, le pays se vide. Les Zimbabwéens fuient vers les pays voisins, et un peu partout dans le monde. En deux décennies, le grand Zimbabwe, pays émergent est à genoux ; mieux agonise sans que personne ne lève le petit doigt ou ne lance un cri d’alarme.

Le pays croule, mais Mugabe demeure inflexible. Cependant, Mugabe est accepté de ses pairs africains, et parfois adulé par une bonne frange de la jeunesse africaine. Ces jeunes voient en lui un bel exemple de panafricaniste. Ils trouvent en lui le héros qui a restitué les terres zimbabwéennes aux vrais Zimbabwéens. C’est pourquoi ils ont du mal à comprendre l’attitude de l’Occident qui à un moment donné adulait Mugabe même s’ il massacrait les siens. Mais dès qu’il s’en est pris aux fermiers blancs, on l’a traité de tous les noms. Et pendant qu’on se contrarie sur le régime Mugabe et de la Zanu-PF, le Zimbabwe se consume et meurt à petit feu.

A ce rythme le Zimbabwe est loin de se tirer d’affaire pas plus que l’Afrique. Une Afrique qui reste suspendue aux puissances occidentales pour avancer. Et le Zimbabwe, c’est l’illustration parfaite d’une Afrique suicidaire et meurtrie, à la limite refusant le développement. Hey les gars, c’est juste un point de vue, les vôtres seront les bienvenus !


Je suis une malienne, je suis sexy dans les pagnes

Crédit photo, Michel
Crédit photo, Michel

 

Je ne sais pas ce qui me prend de vous parler de cette histoire de Maliennes avec pagnes, mais je vous assure qu’il y a de quoi à s’y pencher tant les femmes maliennes usent et abusent de leurs pagnes comme principale arme de séduction. Ça n’est sûrement pas les Guinéennes, Sénégalaises, Nigériennes, Ivoiriennes et autres Togolaises qui me diront le contraire.

Malgré une forte influence de la mode occidentale, une mode très présente chez les jeunes Bamakoises, le pagne reste le mode d’habillement le plus prisé des Maliennes. Il faut tout de suite savoir qu’au Mali l’usage des pagnes remonte à des temps immémoriaux. On en trouve une gamme bien fournie auprès des Bamakoises.

Les pagnes et leur diversité au Mali

De très nombreuses sortes de pagnes coexistent au Mali. A base de cotonnade, pour la plupart, on distingue des pagnes tissés qui présentent une grande diversité chez presque toutes les ethnies du Mali. Par exemple on parle de Koba chez les Bamanan, des pagnes de tissu Wax et dérivés, des pagnes de bazin ; sans oublier les pagnes courts et affriolants réservés à l’intimité, ici on les appelle les « pénéloue » (petit pagne similaire au jupon). Généralement, le pagne traditionnel est une pièce de tissu d’environ 1 m de large et 8,5 m de long. Malgré l’apparition de plusieurs modèles, c’est toujours le modèle traditionnel que portent les femmes maliennes. Plié en deux dans le sens de la longueur et enroulé autour des hanches, c’est ce pagne que les Maliennes  portent lors des occupations quotidiennes. Pour les plus modernes, on retrouve une compilation de coupe dans leur garde-robe qui va de pagnes aux sur jupes en passant par les corsages. Si aujourd’hui, j’ose aborder la place des pagnes dans la séduction c’est parce qu’incontestablement ils fonts des ravages au Mali.

Le pagne, moyen traditionnel de séduction qui perdure au Mali

Une femme, pour mettre en valeur sa morphologie, pour montrer l’ampleur de ses popotins, tout simplement pour plaire, use et abuse de pagnes. Incontestablement les femmes maliennes font craquer avec leur pagne enroulé autour de leurs hanches. A croire que pour les Maliennes plus besoin de se munir de lingerie de séduction. Car il leur suffit de savoir porter le pagne pour assurer. Et à ce jeu elles se montrent très perspicaces, surtout pour les plus jeunes (les demoiselles quoi !), qui n’hésitent pas à se mettre dans des combinaisons très sexy associant un body et un pagne qui laisse apparaître la largesse de leurs popotins et toute la douceur de leur peau. Surtout que certains types de tissus (singulièrement les bazins) nous font souvent assister à un remuement spectaculaire des fesses, qui ne laisse personne indifférent. Des filles, habillées ainsi, provoquent très souvent de nombreux accidents sur les artères bamakoises ; des usagers mâles ne pouvant s’empêcher de les mater du regard. Ainsi donc à Bamako, les filles ont plus intérêt à porter des pagnes si elles veulent être admirées. Car la plupart des Bamakois résistent difficilement face à des filles en pagne-body qu’à des filles en pantalon-body. Pour dire tout simplement qu’ici le pagne reste et demeure le moyen sur de séduction pour les femmes.