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La crise au Mali et l’imminence du déploiement d’une force internationale au Nord-Mali

C’est déjà connu de tous, l’Armée malienne, dans son état actuel, est incapable de reconquérir le Nord-Mali. C’est aussi connu  qu’il est indispensable qu’une force internationale y soit déployée.  Face à cette nécessité, rien ne semble plus empêcher ce déploiement. Donc il faut y aller vite, car plus ça dure, plus ces groupes s’enracinent.

Au delà de l’effort inlassable de la CEDEAO, il faudrait saluer l’implication personnelle du Prédisent de la République Française, qui, par sa détermination, n’a ménagé aucun effort  pour la concrétisation de ce projet. Cela lui vaut, aujourd’hui, de bénéficier d’une bonne dose de popularité et d’estime au sein de la population malienne, qu’aucun président avant lui n’en est eu, excepté Jacques CHIRAC. C’est peut être l’esquisse d’une nouvelle politique africaine de la France, car la France-Afrique n’a eu de cesse susciter des remues.

Aujourd’hui, il n’est plus nécessaire de dire qu’il urge d’intervenir au Nord-Mali, eu égard des échos de viols de tous genres et d’exaction qui y proviennent. A ce propos je relevais le témoignage d’une jeune fille, victime d’un viol collectif de la part de quelques jihadistes. Elle y affirmait que ces gens défendaient tout sauf l’islam. C’est donc à croire que ce qui se passe au Nord-Mali ne concerne en rien la religion. Pour rappel, c’est après le coup d’Etat du 22 Mars 2012, que les groupes islamistes d’Ansaredine, d’AQMI, du MUJAO, en compagnie des rebelles du MNLA s’étaient emparés des trois régions administratives ; avant que quelques mois après le MNLA ne s’y fait chassé.

Mais comment les  (Ansar Dine, MNLA et le médiateur) comprendre ?

Il ya comme de l’inconsistance ou du sauve qui peut chez les groupes armés Ansar Dine et MNLA. Il faut le dire tout net : le premier vient d’effectuer un volt face en se dissociant du terrorisme ; après que le MNLA, il ya quelques semaines, déclarait avoir renoncé à l’indépendance de l’Azaouad. Au passage, Ansar Dine avec ces Alliés d’AQMI et du MUJAO avaient promu de rependre le djihad sur l’étendue du territoire malien. C’est à peine croyable que ce groupe retourne sa veste sous la menace de l’intervention imminente d’une force internationale. Ce qui est encore curieux, c’est surtout que ce soit Blaise compaoré lui-même qui annonce en premier cette volonté de changement d’orientation du MNLA et d’Ansar Dine. Mais en fait, qu’en est-il de la crédibilité de Blaise dans cette médiation ? C’est abasourdissant que c’est Blaise lui-même qui fixe le cap et définit la position des uns et des autres. Profitant du manque de cohésion au sein de l’exécutif malien, le président du Faso tente de remettre les ficelles des groupes armés du MNLA et Ansar Dine. A ce propos, disons le tout net : la crise institutionnelle prévaut et demeure à Bamako ; même si avec le retour du président par intérim Dioncounda TRAORE il ya un léger mieux. Et Dabaoué Audriane Kani de l’Expresse du Faso n’y va par milles chemins. Il l’affirme dans son article, daté du 09/10/12 que le Capitaine Amadou Haya SANOGO détient toujours l’essentiel du pouvoir. Le simulacre de retour à l’ordre constitutionnel était juste pour rendre le pays fréquentable. A Bamako, le président intérimaire qui, a eu tant de mal pour s’installer dans son fauteuil, n’en est pas vraiment un véritablement. Sans doute, il incarne le pouvoir, mais il n’est le véritable exécutant. J’imagine les pourfendeurs de l’Ex Junte s’insurger contre cet état de fait, mais c’est à juste raison que le Capitaine reste incontournable. Incontournable, parce que c’est bien lui et ses camarades d’arme qui ont pris le pouvoir et tiennent à ce que leurs sacrifices ne soient vains.

Ansar Dine et MNLA, en compagnie de leur allié d’AQMI et du MLNA, avaient décidé d’envahir le Nord-Mali. C’est à ce titre que ces volts face de ces groupes armés m’apparaissent comme une supercherie.

Des djihadistes d’Ansar Dine dans les rues de Tombouctou, photo prise par un observateur de France 24 le 13/10/2012

Michel THERA


Le jeu de cache-cache des groupes islamistes armées qui occupent le Nord Mali

A quoi jouent le MUJAO (Mouvement pour l’Unicité du Jihad en Afrique de l’Ouest) et le HCI (Haut Conseil Islamique) ?

Quand le porte-parole du MUJAO dit : On ne reconnaît pas l’Etats malien mais le Haut Conseil Islamique.

Le Haut Conseil est une entité morale qui ne saurait se substituer à l’Etat qui,  reste le garant de l’autorité et de l’intégrité du territoire nationale. A cet effet le seul interlocuteur pour d’éventuelles négociations au Nord reste l’Etat, c’est-à-dire les autorités de transition.

Il faut faire comprendre que le seul cadre de négociation reste le recouvrement du territoire national et cela sans conditions. Donc, aujourd’hui il est évident que l’on ne peut dialoguer avec les groupes islamistes qui exigent comme préalable à toutes négociations l’application stricte de la Charia.

Comment peut-on négocier avec des hommes qui détruisent des lieux de culte vieux de plusieurs siècles? Au lieu de manifester contre les américains pour un film lointain manifestons pour des choses qui en valent réellement la peine et qui nous concernent en premier lieu!

Au delà de toutes ces réflexions, le Mali tient à son statut de République laïque.

Classé Patrimoine mondial par l'UNESCO

Michel THERA


Bamako, une ville musicale !

Credit photo,rfi musique
Credit photo,rfi musique

Ville de Salif KEITA, d’Amadou et Mariam, d’Habib KOITE, d’Oumou SANGARE, Bamako, en plus d’être l’une des villes les plus accueillantes de l’Afrique de l’Ouest, est aussi un haut lieu musical. C’est ici qu’ont été lancés bien des artistes qui font aujourd’hui la fierté du Mali sur la scène internationale.

Sans être l’une des plus grandes capitales culturelles du monde, Bamako possède une tradition musicale qui remonte à au moins six siècle ; et les concerts gratuits en plein air offert par des musiciens itinérants font ici bien plus partie du quotidien que les matchs de football improvisés.

C’est admis que dans la dernière décennie la ville a connu une profonde transformation. Et la culture urbaine, plus particulièrement la scène musicale n’est pas restée en marge de cette évolution urbaine. L’histoire de la musique malienne qui a débuté dans les années 1990 avec le succès mondial du chanteur Salif KEITA et du chanteur-guitariste Ali Farka TOURE a attiré touristes, producteurs et musiciens en herbe décidés à égaler le succès de ces stars. C’est ainsi que Bamako, capitale politique et économique du Mali, est devenue un lieu de rencontre et incubateur pour les jeunes talents Ouest-africains. C’est désormais l’un des meilleurs endroits de la planète pour écouter de la musique en concert. Dans le sillage des dynamiques urbaines de la ville, bars et boites de nuits se sont multipliés. Ce sont souvent des lieux intimes au toit de chaume, au mur nu, meublés de quelques dizaines de tables et de chaises en bois brut. Les plus grands noms de la musique malienne s’y produisent quant ils sont à Bamako. Plusieurs de ces établissements appartiennent à des musiciens par exemple : le Mofu de Salif KEITA, l’hôtel Wassulu d’Oumou SANGARE. Certains artistes occidentaux –Robert PLANT, Ray COODER, Bonnie RAIT, John Lee HOOKER et Manu CHAO entre autres se sont rendus à Bamako pour jouer et enregistrer avec les Stars locales.

De nos jours, Bamako est un melting pot culturel dans lequel chanteurs et musiciens issus de la myriade d’ethnie malienne –Touaregs du Sahara, Songhaïs de Tombouctou, les Malinké de la région située au Sud de Bamako, les Dogons des falaises de Bandiagara, les Bobos de l’Est et les peuls du centre du pays- se mélangent et s’enrichissent mutuellement.  « Ici il ya un grand nombre de groupes ethniques et chacun à une culture musicale différente (…) Tout le Mali se retrouve à Bamako » Constate Mombé TRAORE (Disc jockey surnommé « DJ vieux » cité dans l’Article de Joshua HAMER (The New York Times)

Aujourd’hui, les touristes qui ne faisaient que passer à Bamako y restent maintenant pour 2 à4 jours pour découvrir notamment la scène musicale. Ainsi l’engouement pour la musique malienne fait grandir le désir de Bamako.

Michel THERA


La sexualité en milieu scolaire Bamakois et la menace d’une probante propagation du VIH/Sida

Aborder le sujet de la sexualité dans le milieu scolaire au Mali relevait jusque là d’un tabou. Mais la menace que représente le VIH/Sida amène à réagir. Car elle est devenue aujourd’hui un fléau qui, si l’on y prend garde risque de poser un problème majeur de santé des jeunes : l’avenir du pays.

C’est donc à Bamako, ou du reste il ya le plus grand nombre d’écoles, que l’activité sexuelle est la plus importante chez les jeunes scolaires au Mali. Face donc à une menace probante de propagation du VIH/Sida, il m a paru nécessaire d’aborder la question de la sexualité chez les jeunes scolaires bamakois. Pour cela, je me suis penchés sur les questions liées aux comportements, aux connaissances et la perception des ces jeunes par rapport au VIH/sida. C’est donc en précurseur par rapport à un sujet o combien important que je vous invite à comprendre  ou même à percevoir la menace réelle de propagation du VIH/sida chez les jeunes scolaire bamakois. Pour ce faire mon attention s’est focalisée sur les jeunes du second cycle de l’enseignement fondamental, et ceux des lycées, surtout les filles qui sont les plus menacées.

Aujourd’hui, l’épidémie du Sida a atteint une proportion inquiétante dans certains pays frontaliers de notre pays comme le prouve cette enquête de l’ONUSIDA effectuée en 2003. Cette enquête estime, entre autre, que 1,9%  des maliens âgés de 15 à 19 ans étaient atteins du SIDA. Et ce chiffre reste relativement peu élevé.  Ce taux pourrait augmenter de 4 à 6% si rien n’est fait. Ces chiffres témoignent d’une réelle menace qui plane sur l’avenir de notre pays.

Mes interrogations ont été orientées vers les trois concepts à savoir les comportements, les connaissances, les perceptions des élèves en raison du fait qu’ils sont très significatifs dans la compréhension du lien existant entre les jeunes et l’infection à VIH/SIDA et les IST. Si dans la société traditionnelle, le début des premiers rapports sexuels coïncidait avec le mariage, aujourd’hui, il existe un décalage entre les deux phénomènes. Les jeunes s’adonnent à une sexualité prénuptiale qui a tendance à prendre une ampleur considérable dans une société malienne partagée entre tradition et modernité. L’ampleur de cette situation matérialisée par un nombre élevé de grossesses préconjugaux a longtemps préoccupé bon nombres de familles maliennes. Aujourd’hui, avec l’extension reconnue au VIH/SIDA dans la tranche des jeunes, la sexualité est aussi une préoccupation de premier ordre pour les autorités sanitaires et des chercheurs. Comme dans les autres pays d’Afrique, les jeunes sont particulièrement exposés à l’infection à VIH/SIDA et c’est cela qui va être à l’origine de l’attention toute particulière accordée à la sexualité des jeunes. En effet, parmi les causes de cette vulnérabilité, les études révèlent que beaucoup de jeunes rentrent très souvent dans une activité sexuelle sans connaissances adéquates relatives à la sexualité. Le recul de l’entrée en union est ce faisant, un concept explicatif dans cette vulnérabilité mais aussi l’effondrement des valeurs traditionnelles en Afrique matérialisée par l’effritement de l’exigence de la virginité au mariage.

Les nombreuses campagnes menées dans les différents établissements scolaires au Mali, avec surtout des programmes spéciaux pour élèves, font croire que la pluparts de ces jeunes scolaire, notamment en milieu urbain, ont quelques connaissances relatives à leur sexualité, aux IST et à l’infection à VIH. En effet, ces élèves connaissent à peu près les risques encourus par une personne qui entretient des rapports sexuels sans usage du préservatif (les chiffres indiquent à ce propos que plus de 50% de ces jeunes affirment que le premier risque encouru est le VIH/SIDA contre environs 6 % qui affirment ne pas connaitre le risque).

Aussi, il est à signaler que le début de la sexualité est très précoce chez ces jeunes scolaires, et vous convenez avec moi que c’est le milieu scolaire qui favorise cette précocité du fait du manque de surveillance dont ces jeunes font l’objet entre le chemin de l’école et la maison et des heures de pause qu’ils passent dans les environs de l’école. Sans oublier la pauvreté qui en est aussi pour beaucoup.

L’impression d’ensemble qui se dégage à l’observation de ce phénomène est que les connaissances de ces jeunes scolaire en rapport avec la sexualité (IST, grossesse), et à l’infection à VIH/SIDA (modes d’infection et de prévention, le dépistage volontaire et gratuit et ses corollaires) sont « mitigés ».

Fort de tous ces constats, nous pouvons affirmer, sans risque de nous tromper que la lutte contre le VIH/SIDA au Mali, surtout celle auprès des jeunes scolaire en particulier n’est pas sans échecs. A cet effet, il urge de mesurer l’impact de la lutte auprès de ces jeunes. C’est après cela que l’on peut oser proposer les étapes d’une lutte qui fait de la sensibilisation sa principale arme. La lutte contre le VIH/Sida nécessite deux étapes à franchir nécessairement. Il s’agit dans un premier temps de faire connaitre les réalités de l’infection aux populations (symptômes, manifestation, mode de prévention, mode de transmission, effets sanitaires, sociaux, démographiques, économiques, etc.) et ensuite il s’agit de faire en sorte que les populations prennent conscience des risques pour qu’elles adoptent des comportements à moindres risques. Il existe aussi une troisième étape à franchir dans cette lutte qui conduit à l’effacement d’attitudes discriminantes et stigmatisantes auxquelles sont confrontées les Porteurs du VIH/Sida.

A l’issue de cette réflexion, nous constatons que la sensibilisation tente de bien atteindre les jeunes dans le milieu scolaire car ces derniers sont au fait des réalités principales (du moins pour la majorité) de l’infection à VIH. Au demeurant, là où la lutte a connu des limites, auprès de ces jeunes, c’est au niveau de l’exhortation à adopté des comportements à moindres risques.

Michel THERA


Michou vous invite à Bamako, capitale du Mali !

Crédit Photo, Michel
Crédit Photo, Michel

Lorsque je découvrais l’univers des blogs, je n’imaginais pas toute la marge de liberté  de parole qui m’était accordée. C’est là une occasion extraordinaire qui me soit accordé pour exprimer mes opinions. Aussi, pour cette belle opportunité, et pour commencer j’aimerai vous introduire dans l’univers de mon lieu de résidence: je vous invite  à découvrir ou à redécouvrir Bamako l’Africaine à travers une brève présentation historique et géographique.

« Sur les bords du Niger, Bamako parait immuable: un grand village qui tente de se donner des airs de ville. Son origine est mal connue, mais  de nombreux ateliers de pierres taillées datant du paléolithique, des abris sous roche, des tombes et même une grotte aux parois décorées de peintures rupestres attestent que, depuis des Millénaires sans doute, l’homme est installé là». Joseph Roger de BENOIST (1989). 

Bamako serait née avec le début de la colonisation du Soudan français, c’est à vers 1640 par un certain Seribadian NIARE qui venu de Nioro à la cour du royaume bamana de Ségou au XVIIe siècle, y aurait épousé Soumba COULIBALY, sœur du roi, et en aurait eu un fils, Diamoussadian NIARE. Installé sur le plateau Manding, ce dernier, habile chasseur, aurait tué le caïman qui ravageait les rives du Niger, permettant ainsi à sa famille de s’installer sur les bords du fleuve, et d’y créer  le village de Bamako (Bama-ko= le marigot du caïman), qui plus tard deviendra la ville de Bamako, aujourd’hui capitale du Mali.

Au carrefour des routes du Nord, du Sud et de l’Ouest, la ville de Bamako n’a cessé de progresser depuis la colonisation. Aucune autre capitale africaine ne résume sans doute en ce point un pays tout entier. Bamako, ville cosmopolite par excellence, ou cohabitent pourtant harmonieusement tous les groupes ethniques vivants au Mali, présente aussi un raccourci physique de cet immense pays, le Mali qui étouffe entre ses frontières. Etirées le long du fleuve Niger appelé également  « Djoliba », « le » fleuve du sang » qui, du Sud au Nord, l’accule entre cinq collines tabulaires (Koulouba, 404 m; Farakoulou, 463m; Koulimagnikoulou, 483m, Point G koulou offrant une vue exceptionnelle de la ville, 493m; lassakoulo, 504m). Ainsi, enfoncée dans une cuvette recouverte en permanence d’une étrange pellicule de poussière d’ou n’émergent que la tour d’un hôtel, les minarets de la grande mosquée et la tour « couronnée » du bâtiment de la représentation de la Banque  Centrale des Etas de l’Afrique de l’Ouest, la capitale malienne est demeurée un village. Mais un immense village qui, de 600 habitants à la fin du XIXe siècle, est passée, en ce début du XXIe siècle, à une population d’environs 3 000 000 d’âmes.

Pour finir, appréciez cette phrase: « (…) Tant de choses seraient possibles à raconter. Mais ces choses ne se racontent pas vraiment, elles se vivent. Bamako, c’est une explosion de découvertes, de rencontres, de gens formidables, (…) » (https://Solidarité-Mali-Brest.com, 2005).
En définitive, Bamako est la vitrine urbaine du Mali en pleine prospérité; aller, venez y faire un tour!

Quoique, début Mars 2012, ce charmant pays vie un cauchemar suite au Coup d’Etat qui a chassé du pouvoir le président démocratiquement élu Amadou Toumani Touré (Réf. Art Intitulé : « Du modèle de démocratie à ? »

Michel THERA