La sexualité en milieu scolaire Bamakois et la menace d’une probante propagation du VIH/Sida

26 septembre 2012

La sexualité en milieu scolaire Bamakois et la menace d’une probante propagation du VIH/Sida

Aborder le sujet de la sexualité dans le milieu scolaire au Mali relevait jusque là d’un tabou. Mais la menace que représente le VIH/Sida amène à réagir. Car elle est devenue aujourd’hui un fléau qui, si l’on y prend garde risque de poser un problème majeur de santé des jeunes : l’avenir du pays.

C’est donc à Bamako, ou du reste il ya le plus grand nombre d’écoles, que l’activité sexuelle est la plus importante chez les jeunes scolaires au Mali. Face donc à une menace probante de propagation du VIH/Sida, il m a paru nécessaire d’aborder la question de la sexualité chez les jeunes scolaires bamakois. Pour cela, je me suis penchés sur les questions liées aux comportements, aux connaissances et la perception des ces jeunes par rapport au VIH/sida. C’est donc en précurseur par rapport à un sujet o combien important que je vous invite à comprendre  ou même à percevoir la menace réelle de propagation du VIH/sida chez les jeunes scolaire bamakois. Pour ce faire mon attention s’est focalisée sur les jeunes du second cycle de l’enseignement fondamental, et ceux des lycées, surtout les filles qui sont les plus menacées.

Aujourd’hui, l’épidémie du Sida a atteint une proportion inquiétante dans certains pays frontaliers de notre pays comme le prouve cette enquête de l’ONUSIDA effectuée en 2003. Cette enquête estime, entre autre, que 1,9%  des maliens âgés de 15 à 19 ans étaient atteins du SIDA. Et ce chiffre reste relativement peu élevé.  Ce taux pourrait augmenter de 4 à 6% si rien n’est fait. Ces chiffres témoignent d’une réelle menace qui plane sur l’avenir de notre pays.

Mes interrogations ont été orientées vers les trois concepts à savoir les comportements, les connaissances, les perceptions des élèves en raison du fait qu’ils sont très significatifs dans la compréhension du lien existant entre les jeunes et l’infection à VIH/SIDA et les IST. Si dans la société traditionnelle, le début des premiers rapports sexuels coïncidait avec le mariage, aujourd’hui, il existe un décalage entre les deux phénomènes. Les jeunes s’adonnent à une sexualité prénuptiale qui a tendance à prendre une ampleur considérable dans une société malienne partagée entre tradition et modernité. L’ampleur de cette situation matérialisée par un nombre élevé de grossesses préconjugaux a longtemps préoccupé bon nombres de familles maliennes. Aujourd’hui, avec l’extension reconnue au VIH/SIDA dans la tranche des jeunes, la sexualité est aussi une préoccupation de premier ordre pour les autorités sanitaires et des chercheurs. Comme dans les autres pays d’Afrique, les jeunes sont particulièrement exposés à l’infection à VIH/SIDA et c’est cela qui va être à l’origine de l’attention toute particulière accordée à la sexualité des jeunes. En effet, parmi les causes de cette vulnérabilité, les études révèlent que beaucoup de jeunes rentrent très souvent dans une activité sexuelle sans connaissances adéquates relatives à la sexualité. Le recul de l’entrée en union est ce faisant, un concept explicatif dans cette vulnérabilité mais aussi l’effondrement des valeurs traditionnelles en Afrique matérialisée par l’effritement de l’exigence de la virginité au mariage.

Les nombreuses campagnes menées dans les différents établissements scolaires au Mali, avec surtout des programmes spéciaux pour élèves, font croire que la pluparts de ces jeunes scolaire, notamment en milieu urbain, ont quelques connaissances relatives à leur sexualité, aux IST et à l’infection à VIH. En effet, ces élèves connaissent à peu près les risques encourus par une personne qui entretient des rapports sexuels sans usage du préservatif (les chiffres indiquent à ce propos que plus de 50% de ces jeunes affirment que le premier risque encouru est le VIH/SIDA contre environs 6 % qui affirment ne pas connaitre le risque).

Aussi, il est à signaler que le début de la sexualité est très précoce chez ces jeunes scolaires, et vous convenez avec moi que c’est le milieu scolaire qui favorise cette précocité du fait du manque de surveillance dont ces jeunes font l’objet entre le chemin de l’école et la maison et des heures de pause qu’ils passent dans les environs de l’école. Sans oublier la pauvreté qui en est aussi pour beaucoup.

L’impression d’ensemble qui se dégage à l’observation de ce phénomène est que les connaissances de ces jeunes scolaire en rapport avec la sexualité (IST, grossesse), et à l’infection à VIH/SIDA (modes d’infection et de prévention, le dépistage volontaire et gratuit et ses corollaires) sont « mitigés ».

Fort de tous ces constats, nous pouvons affirmer, sans risque de nous tromper que la lutte contre le VIH/SIDA au Mali, surtout celle auprès des jeunes scolaire en particulier n’est pas sans échecs. A cet effet, il urge de mesurer l’impact de la lutte auprès de ces jeunes. C’est après cela que l’on peut oser proposer les étapes d’une lutte qui fait de la sensibilisation sa principale arme. La lutte contre le VIH/Sida nécessite deux étapes à franchir nécessairement. Il s’agit dans un premier temps de faire connaitre les réalités de l’infection aux populations (symptômes, manifestation, mode de prévention, mode de transmission, effets sanitaires, sociaux, démographiques, économiques, etc.) et ensuite il s’agit de faire en sorte que les populations prennent conscience des risques pour qu’elles adoptent des comportements à moindres risques. Il existe aussi une troisième étape à franchir dans cette lutte qui conduit à l’effacement d’attitudes discriminantes et stigmatisantes auxquelles sont confrontées les Porteurs du VIH/Sida.

A l’issue de cette réflexion, nous constatons que la sensibilisation tente de bien atteindre les jeunes dans le milieu scolaire car ces derniers sont au fait des réalités principales (du moins pour la majorité) de l’infection à VIH. Au demeurant, là où la lutte a connu des limites, auprès de ces jeunes, c’est au niveau de l’exhortation à adopté des comportements à moindres risques.

Michel THERA

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Commentaires

michouthe
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ce phénomène me parrait universselle, donc venez en dicuter avec moi