Un dimanche à Bamako, jour de ferveur électorale
Ce 28 Juillet 2013, les maliens étaient appelés à choisir un président de la République. Pour ce rendez-vous avec l’histoire, les maliens et plus particulièrement les bamakois ont répondu présent, massivement présent. De mémoire de maliens jamais scrutin électoral aura suscité autant d’intérêt.
Une participation record.
En l’absence de chiffre pour attester le très fort taux de participation, notamment à Bamako, les observateurs nationaux et internationaux sont unanimes pour dire que les maliens se sont massivement déplacés pour voter. En dépit de quelques incidents organisationnels, du reste prévisible, les opérations se sont déroulées dans de très bonnes conditions, pour ne pas dire dans une ambiance festive. De l’avis d’un cadre du Ministère de l’Administration et des collectivités territoriales, qui s’exprimait sur l’ORTM, le taux de participation pour ces élections va exploser tous les taux jusque là observés au Mali.
Pour ma part, c’est à l’école fondamentale Nelson Mandela de l’hippodrome, l’un des 21023 centres de vote que compte le pays, que j’ai accompli à 9 heures locales mon devoir civique. Ce centre, à l’image des autres centres de Bamako, a connu une forte affluence des électeurs. Dans ce centre, j’ai pu constater une grosse motivation et une détermination indéfectible chez les électeurs à accomplir leur devoir civique, malgré quelques difficultés pour certains électeurs à identifier leur bureau. Dans ce centre comme dans tous les centres de la capitale malienne, les élections se sont déroulées dans de très bonnes conditions, dans une ferveur populaire.
Des innovations pour un scrutin à enjeux capitaux pour un scrutin de sortie de crise.
« Le meilleur scrutin » que le Mali ait organisé depuis son indépendance en 1960, s’est exclamé hier le président de la Republique par intérim. Le président français François Hollande à salué « le bon déroulement du scrutin présidentiel malien, marqué par une mobilisation importante et une absence d’incident majeur ». Que de superlatifs pour saluer la bonne organisation d’un scrutin qui n’était pas gagné.
Malgré les supputations exprimées ça et là avant la tenue de ces élections, le pari de l’organisation semble réussi en dépit d’incidents organisationnels constatés notamment en France et dans les camps de réfugiés ; des incidents prévisibles selon un responsable du Ministère en charge des élections.
Unanimement saluées par l’ensemble des observateurs, ces élections ont été une réussite et cette réussite s’explique par deux raisons principales :
Le vote Biométrique
L’innovation majeure pour ce scrutin, qui comportait tous les enjeux du renouveau démocratique du Mali, réside dans l’utilisation d’un fichier biométrique. Editer et distribuer dans la précipitation, les Cartes d’Identification Nation NINA issues du RAVEC (RECENSEMENT ADMINISTRATIF À VOCATION D’ETAT CIVIL) ont constitué la cheville ouvrière de ces élections. En dépits des imperfections liées à la maîtrise de l’usage du fichier biométrique, cette innovation se veut un gage de crédibilité.
Un scrutin post-crise
De l’avis d’un expert électoral, tous les scrutins post-crises ont fait l’objet de grande mobilisation. On se rappelle encore du cas libérien ; ou du cas plus récent de la Cote d’Ivoire, -même si on regrette la violente crise postélectorale qui s’en est suivie-. Dans l’un comme dans l’autre de ces pays, il y eut une forte mobilisation. Il faut dire qu’au Mali les enjeux n’avaient d’égale que la volonté de l’électeur à participer au scrutin.
Ainsi, les maliens souhaitent et espèrent que ces élections fassent sortir le pays de cette crise grave et profonde qui n’a que trop duré.
L’ORTM, le principal media public du pays innove aussi
Pour la première fois, la télévision nationale organise une soirée électorale. Malgré les insuffisances du contenu, cette soirée aura le mérite d’avoir tenu en haleine une bonne partie de la nuit des téléspectateurs qui espéraient avoir des premières estimations. Qu’à cela ne tienne, la volonté de bien faire était là. Autour du plateau, des éditorialistes, des reporteurs, des représentants de candidats ont tant bien que mali animés la soirée qui s’est clôturé à 2 heures du matin locales.
Certes, de l’avis de tous le Mali vient de réussir la première étape de sortie de crise. Il reste à attendre la publication des résultats, qui nous l’espérons, seront acceptés de tous. C’est pourquoi, un cadre du ministère en charge des élections pense, pour la publication d’estimations ou même de résultats provisoires, qu’il faut être patient et faire comme si l’on marchait sur des œufs. Donc vous comprenez que pour l’heure, il n’y a aucun chiffre pas plus que de résultats officiel.
A n’en pas douter ces élections passent pour être les plus transparentes que ce pays ait organisé.
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