Crise malienne: Pour qui sonne le glas

Article : Crise malienne: Pour qui sonne le glas
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7 novembre 2019

Crise malienne: Pour qui sonne le glas

Je reprendrais volontiers le titre du roman nobelisé d’Ernest Hemingway pour paraphraser la situation de crise que traverse le Mali. Il semblerait que ce pays sombre de jour en jour au su et aux vus de tous. Car ils sont tous là : de la MINUSMA à Barkhane en passant par des milices de tous genres. Mais malgré tout le chaos s’installe et fait chavirer le Mali. Et la Communauté Internationale assiste impuissante à cela. Mais comment oublier de se poser cette question presque subsidiaire : Pour qui sonne le glas ? Une expression qu’empruntèrent Hemingway à John Donne, le théologien anglais qui, du haut de sa chaire, prononçait il y a plus de 300 ans un message plutôt enclin à notre situation : « Nul homme n’est une ile en soi. Nous faisons tous partie d’un continent et chaque fois que tu sonnes le glas, ne demande pas pour qui il sonne, il sonne pour toi. » Oui ces mots de ce pasteur illustrent bien le nécessaire engagement de tous pour sauver le Mali de ce naufrage. Aucune armée dans aucun pays aussi puissant soit-il ne peut faire face à ce type d’ennemie. L’ennemie, pour autant visible, joue et combat de façon asymétrique. On se croirait dans un film de série B hollywoodienne.
Le bilan macabre s’amplifie et laisse dans le désarroi de nombreuses familles. Le rituel de deuils et de compassions devient routinier et se banalise. Tout comme se banalise la violence. Plus rien ne se passe dans les règles de l’art. Les soldats martyrs de Boulkeissi, de Dioura, de Guiré, d’Indelimane … Pour ne faire cas que du bilan de 2019 (plus 200 morts militaires), ainsi que des victimes civiles et ceux -tout aussi nombreux- des années antérieures payent le prix fort : celui de notre nouvelle guerre de libération. C’est pour nous que tous ces jeunes à l’entame de leur vie, parfois sans enfants, sont arrachés à l’affection des siens.
Les enfants de la République qui meurent au front tombent trop vite dans l’anonymats. Le temps du deuil national passe aussi vite que celui de la compassion populaire manifestée presque grossièrement sur les réseaux sociaux. Il est venu le temps de faire le point, le nécessaire point sur une guerre qui décime notre armée. Il s’agit non de condamner l’institution FAMA, mais surtout de lui donner de nouvelles options qui lui permettrait de mettre la chance de son côté. Car la vocation du soldat est de gagner et par voie de conséquence d’avoir tous les moyens pour gagner. Oui pour notre survie et par extension pour la stabilité de la région sahélienne, nous nous devons de gagner. Gagner avec le concours nécessaire de tous (Barkhane, MINUSMA ETC.).
Sinon que tous comprennent que le glas sonne pour tous.

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