J’ai revisité la filmographie de Quentin Tarantino
A l’occasion de la promotion de son dernier film en France « Django Unchained », j’ai décidé de revoir la filmographie de Tarantino qui me fascine tant.
Natif de Knoxville dans le Tennessee, Quentin Jérôme Tarantino est un réalisateur américain qui s’est fait connaitre par des films indépendants dont ces deux premières réalisations : Reservoir Dogs (1992) et Pulp Fiction (1994) qui a été primé à Cannes.
Fameux ce mec qui, depuis deux décennies, nous raconte des histoires à l’américaine à couper le souffle. L’auteur de « Tueur né » d’Olivier Stone et de « true Romance » cultive un certain gout pour la cinéphilie et n’hésite pas à développer cet amour du Septième Art. Il visionne tout ce qu’il ya sur cette planète de long métrage qui lui passe sous les yeux. Mais il nourrira une grande passion pour les séries Z, le tout grâce à son travail dans un vidéo club C’est là qu’il développe de solides bases au point de s’engager dans le métier du cinéma. Quentin Tarantino est à mon sens l’adepte typique du tout aussi typique cinéma américain.
Un cinéma américain que Pauline Kael, critique américain, qualifie par la formule devenue célèbre de « Kiss kiss Bang bang ». Cette formule aussi lapidaire que brève, traduit l’importance de l’action qui caractérise cette production, laissant dans l’ombre l’importance des aspects techniques, la qualité des techniciens, la maitrise technologique qui ont fait et continue de faire la grandeur ce cinéma : le scenario, la mise en scène, les jungles, le montage, le son et les effets spéciaux. C’est la somme de tous ces aspects qui fait le succès de ce cinéma dans le monde entier.
Je ne suis pas un féru de cinéma, encore moins du cinéma américain, mais ce mec m’a séduit ne serait ce que par son style. Quentin Tarantino reflète, à travers son cinéma, la violence de l’homme. En effet, ces films ont pour fil conducteurs la violence qu’il stylise et magnifie pour composée une esthétique sophistiquée. Visiblement, il s’inspire plus ou moins du cinéma d’action de différents pays, particulièrement d’Asie comme les films de Kung-fu et de sabres japonais. Doté d’une grande culture cinématographique Tarantino peint la violence dans son extrémité. C’est cette manière de filmer l’homme, la société en stigmatisant ces maux qui me plait chez lui. Il se la joue en adepte de films mythiques en revisitant les archétypes du Western, du Film noir, du Slasher, du Film de gangsters et même du Films de guerre. C’est ainsi qu’il crée son univers cinématographique par un procédé qui, rompt avec tout effet de vraisemblable renvoyant l’exercice de la réalisation a sa nature de spectacle et d’illusion. C’est justement en cela qu’il revendique la puissance libératrice du cinéma comme une récréation du monde et de l’histoire, celle de l’homme bien entendu. Justement, Tarantino tente de mettre en évidence l’homme et son histoire traversé pendant des siècles par la violence.
« Je suis un conteur. J’aime expérimenter avec un cinéma auquel le public n’est pas habitué. J’aime triturer la structure, la tordre, faire des choses qui changent du tout-venant. » Quentin Tarantino
C’est donc l’univers « tarantinois » teinté d’une violence extrême que nous découvrons en revisitant sa filmographie à travers quelques une de ces œuvres importantes.
Reservoir Dogs est un film de gangsters sorti en 1992. Première grande réalisation de Tarantino, ce film indépendant introduit dans ses thèmes et son esthétique ce qui deviendra la marque de fabrique de Tarantino : dialogues stylisés, narration non linéaire, références à la pop culture, violence et langage vulgaire. Reservoir Dogs décrit une bande de truands et les événements qui surviennent avant et après un braquage raté. Dans ce film, Tarantino se lie à une bande d’acteurs qui lui restera fidèle ; c’est le cas notamment d’Harvey Keitel, Michael Madsen ou Tim Roth. Le film a connu un succès commercial modeste dans l’absolu mais très important pour son budget et fut très bien accueilli par la critique. Présenté en compétition lors de festivals de cinéma, il a remporté plusieurs récompenses. Il est désormais considéré comme un film culte très important dans l’histoire du cinéma indépendant et a permis à Tarantino de se faire connaître dans le milieu du cinéma, ouvrant ainsi la voie du succès pour sa carrière.
Et suivra Pulp Fiction sorti en 1994, palmé à Cannes, ce film reste dans le genre, utilisant la technique de narration non linéaire. Il entremêle plusieurs histoires ayant pour principaux protagonistes des membres de la pègre de Los Angeles et se distingue par ses dialogues stylisés, son mélange de violence et d’humour et ses nombreuses références à la culture populaire. Sa distribution principale se compose notamment de John Travolta, dont la carrière a été relancée par ce film, Samuel L. Jackson, Bruce Willis et Uma Thurman. Tout comme ou même plus que Reservoir Docs, ce film est un succès aussi bien critique que commercial, établissant ainsi définitivement la réputation de Tarantino.
On prend les mêmes et on recommence. Toujours avec le même fil idéologique, Quentin Tarantino ne cesse d’étonner par sa constance inventivité assortie d’un univers décalé et sanglant qui caractérisent ses films. Parmi ses signatures, on peut retenir entre autres : Groom Service en 1995, coréalisé avec Allison Anders, Alexandre Rockwell et Robert Rodriguez ; Jackie Brownen 1997, les deux volumes de Kill Bil, 2003-2004 ; Boulevard de la mort en 2007 ; et Inglourious Basterds sorti en 2009. Ce dernier film dans lequel Tarantino assassine Hitler m’exulte a plus d’un titre. Sans doute l’un des chefs d’œuvre du réalisateur, un film à la fois très violent et très drôle. C’est ici qu’il va au bout de son imagination en signant un film de guerre uchronique.
Dans le dernier Tarantino, déjà au box office américain, il nous plonge dans l’univers du Western Spaghetti en jetant un clin d’œil sur l’époque de l’Amérique esclavagiste. Django Unchained, qui fait un clin d’œil aux films d’Anthologie du Western Spaghetti, nous promet un spectacle jouissif.
J’en termine avec cette incursion dans l’univers de Tarantino, en rappelant que l’Afrique, continent en proie à des difficultés endémiques, reste un champ expérimental pour le cinéma. Je pense que plus on raconte ce continent, plus les africains prendront conscience de leur responsabilité.
Tiens, j’invite Quentin Tarantino a jeté un regard sur l’Afrique pour nous sortir une photocopie d’elle à travers son cinéma.
Michouthe
Commentaires