7 mai 2015

Nouvelle guerre au Nord du Mali !

Images, creative common
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Malgré la promesse du paraphe de l’accord d’Alger le 15 mai 2015 à Bamako, les bruits de bottes se font entendre de nouveau dans la partie septentrionale du pays . Il s’agirait bien de la réponse à l’affront de Menaka du 27 avril dernier d’où le Gatia (Groupe autodéfense touareg Imghad et alliés) avait délogé le MNLA (Mouvement national de libération de l’Azawad). En effet la riposte n’a pas tardé : Goudam et Léré ont été attaqués par la rébellion. Deux attaques qui ont fait des victimes militaires et civiles. En les revendiquant, la CMA (Coordination des mouvements de l’Azawad)  vise délibérément l’Etat malien. Et encore dans la nuit de mardi, 5 mai 2015 ce fut Tenekoun, dans le centre du pays qui a été le théâtre d’affrontement entre les Famas et les éléments de la CMA. Une chose est sure, ces évènements viennent renforcer la confusion qu’il y a autour d’un possible paraphe de l’accord d’Alger par la CMA. Il est évident qu’aujourd’hui nous sommes en face de vérités nouvelles qui confirment nos anciens diagnostics, sans pour autant nous aider à élucider l’avenir. Désormais, nous entamons une période d’incertitude inspirée d’une impasse imprévisible et improbable. La CMA, surtout sa frange extrémiste n’est-elle pas en train de profiter de l’occasion pour raviver une logique d’affrontement en arguant du « manque de sincérité du gouvernement ». Comme c’est d’usage dans les communiqués du MNLA.

Le conflit n’est toujours pas fini au nord du Mali

Nous avons fini par comprendre définitivement que rien n’est prévisible et même logique dans ce qui peut arriver dans notre pays, particulièrement dans sa partie septentrionale. Depuis 2012, nous sommes passés par toutes les épreuves. Et aujourd’hui du plus profond d’eux-mêmes, les Maliens aspirent ardemment à un minimum de certitudes sur le devenir du pays. Hélas ce vœu attendra encore d’être exaucé. Car la présentation des derniers évènements, particulièrement depuis le paraphe de l’accord d’Alger par le gouvernement, prend une tournure guerrière. Cette nouvelle tournure pourrait faire voler en éclats l’espoir d’une signature le 15 mai prochain tant le clan des partisans de l’affrontement au sein de la CMA apparaît dominant. Il est évident que ce mouvement est désormais plus proche du treillis que du paraphe. Même si le contexte diffère de celui 2012 qui avait vu le nord du Mali tomber sous le joug d’une rébellion politique appuyée de ses alliés intégristes salafistes, qui pour finir l’avait chassée.

La présence de l’ONU et des forces françaises devraient limiter les risques de l’embrasement ou la réédition du cauchemar vécu. Qu’à cela  ne tienne, nous constatons que toutes les trêves sont rompues, tous les accords sont violés, des vies sont en danger : celles de civils comme celles de militaires.   Seule l’interposition des forces neutres peut sauver les meubles. En attendant, le conflit au Nord n’est toujours pas fini. Toute la nation entière semble suspendue à cela. Et les récentes attaques dans la région de Mopti ajoute le centre du pays à la mêlée.

Et maintenant, comment trouver la juste approche pour que la CMA paraphe l’accord d’Alger ?

Il apparaît prématuré de croire que les accrochages récents constituent une flambée circonstancielle et on espère que l’on reviendra assez rapidement à la situation qui prévalait après le dernier accord de cessation des hostilités signé le 19 février dernier à  Alger.  Pour l’heure , il faut assurer la sécurité et maintenir l’ordre au Nord ave l’aide des forces onusiennes. Mais l’expérience démontre qu’une telle mission semble au-dessus du degré d’implication des casques bleus. Car et compte tenu de leurs sous- équipements, ils ne risqueront jamais d’engager une confrontation directe avec un groupe armé qui ne pense qu’à réinvestir le Nord dont il rêve, depuis toujours de faire un Etat : le fameux Etat d’Azawad.  Reste maintenant une seule alternative qui s’impose ; celle de mettre fin à la passivité forcée de l’armée malienne. Ce palliatif a peu de chances d’aboutir avant la signature définitive de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali.

Et c’est sur ce point que je termine avec mon propose. La médiation n’a plus beaucoup de choix que d’attendre le jour J, le 15 mai prochain. Point besoin de tergiverser, car cela n’enverrait qu’un mauvais signal à l’aile dure de la CMA qui, à mon humble avis, n’a jamais emprunté le chemin de la réconciliation et de la paix

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