Mali: Le Capitaine Sanogo à la tête du comité de reforme de l’Armée pour les honneurs et les prébendes

Article : Mali: Le Capitaine Sanogo à la tête du comité de reforme de l’Armée pour les honneurs et les prébendes
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15 février 2013

Mali: Le Capitaine Sanogo à la tête du comité de reforme de l’Armée pour les honneurs et les prébendes

Capitaine lors de son investiture à la tete du comite de reforme de l'armée à Koulouba
Capitaine lors de son investiture à la tete du comite de reforme de l’armée à Koulouba

 

C’est mercredi, 13 février que le président de la République par intérim du Mali, le Pr Dioncounda Traoré a investi officiellement le capitaine Amadou Haya Sanogo, chef des ex-putschistes au poste de président du Comité Militaire de Suivi de la Réforme des Forces de Défense et de sécurité. Il a été nommé à ce poste par un décret datant du 8 Aout 2012. C’est lors  d’une cérémonie sobre à Koulouba, siège de la présidence du Mali, -en présence du premier ministre, Django Sissoko, des membres du gouvernement, des présidents des institutions et de plusieurs chefs militaires maliens-, qu’il fut installé par le chef suprême des Armées, le président Traoré.

Depuis le coup d’état du 22 Mars 2012, ayant renversé le président en fin de Mandat ATT, le capitaine s’était autoproclamé chef de l’état avant d’abdiquer sous la pression de la CEDEAO et de la communauté internationale et valider le retour à l’ordre constitutionnel.

Discret depuis le début de l’opération serval, l’encombrant capitaine refait surface et de  quelle manière ! A croire qu’il demeure un acteur incontournable dans le complexe jeu politique malien.  Mais pourquoi voudrait-il rester dans le jeu politique ?

Pour les honneurs

Le jeune capitaine de 40 ans semble adorer les honneurs tant il a pris gout à la lumière. L’intervention française et le déploiement de la MISMA (Mission Internationale de Soutien au Mali) lui a certainement fait de l’ombre. Lui qui prétendait mener l’armée malienne à la reconquête d’un nord tombé aux mains des djihadistes et des indépendantistes touareg juste après son Coup d’Etat. Ce voyant donc écarté, le capitaine Sanogo ne manque pas d’occasion pour revenir sur le devant de la scène tant il nous a habitué à ces jeux de torpillage de la transition et même de division de l’armée. On se rappelle du départ expéditif du premier ministre Cheick Modibo Diarra mi-décembre. L’ancien ingénieur de la NASA a été contraint à la décision, après s’être fait sorti de son sommeil, amené gré à Kati, avant d’annoncer blême sa démission sur l’ORTM à 4 heures du matin. Autres fait d’armes, cette fois plus récente, de la part de l’ex-chef putschiste. Pendant qu’il ouvrait grandement les portes de son QG katois, l’autre centre du pouvoir au Mali, au même moment quelques uns de ses hommes (les bérets verts) montraient leur muscle au camp du 33e bataillon du Régiment commando parachutiste pour régler leurs comptes aux derniers récalcitrants des berets rouges. Je rappelle que cet incident provoque officiellement 2 morts, officieusement 6. Au lendemain de cette énième utilisation de la violence par le Capitaine Sanogo pour faire savoir qu’il reste au centre du jeu politique, Dioncounda s’était précipité , samedi 9 février, pour condamner à la télévision  ces luttes fratricides. Pourtant mercredi, il investissait leur instigateur à la tête du comité de réforme de l’armée. Ces évènements prouvent à suffisance que les autorités de transition restent sous la tutelle des militaires de Kati qui n’hésitent pas à avouer que le président Traoré est bien placé pour savoir que l’on ne peut pas se passer d’eux dans la gestion de la transition. Le 21 mai dernier, On s’en rappelle pour l’intimider à laisser son poste, Dioncounda s’était fait agressé à mort dans son bureau à Koulouba. Pour cet ultime retour au devant de scène, on espère que le bouillant capitaine se contentera des honneurs de son nouveau poste, pour laisser la transition suivre son cours normal.

Pour les prébendes

L’encombrant capitaine Sanogo n’est pas qu’accros du pouvoir et de ses honneurs, il est aussi épris de porte monnaie. Je rappelle pour fait qu’au lendemain du Coup d’Etat, lui et ses camarades n’avaient pas hésité de dévaliser la douane. Ainsi, selon les rumeurs à l’époque certains des ex-putschistes avait vu leur compte bancaire multiplier par 100. Ces rumeurs racontent que le capitaine Sanogo lui-même s’était retrouve avec un compte bancaire qui a passé de 100 000 F CFA  à près de 600 000 000 F CFA.

Donc l’idéal pour l’ex- putschiste, c’est de s’effacer complètement de la scène politique malienne pour tranquillement savourer les honneurs qui lui seront dédiés à ce poste, et les prébendes qui vont avec. Ainsi tout ira bien pour lui et le Mali n’en sera que gagnant.

 

 

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