Rencontre avec Ben Zabo, l’étoile Montante de la musique Bo

Je vous avais promis de commencer 2013 avec du ludique. Chose promue chose due, je vous invite à la découverte d’une des étoiles montantes de la musique malienne en général et celle Bo en particulier.

Les Bwas sont un peuple d’Afrique de l’Ouest vivant à cheval sur la frontière du Burkina Faso et du Mali, où ils sont présents principalement dans les cercles de San et de Tominian, ainsi que dans les cercles de Koutiala et de. C’est l’une des nombreuses ethnies que compte le Mali. Ils sont essentiellement cultivateurs. Ce qui fait leur fierté, c’est le fait de ne jamais accepter la domination française. On se rappelle de la révolte des Bwas qui, entre 1914 et 1916, se sont insurgés contre l’administration coloniale française. Celle-ci, aidée par des supplétifs peuls, aurait violemment maté la révolte. Cette révolte représente l’une des plus belles pages de l’histoire récente du Mali.  Issue d’un métissage Bamanan-Bwa, Harouna COULIBALY alias Ben Zabo revendique pleinement son appartenance à cette ethnie si fière et si riche culturellement. Ainsi, c’est par la musique que Ben Zabo a choisi de s’illustrer. La musique qui a une grande importance pour les Bwas, ainsi que les danses traditionnelles. Les instruments traditionnels sont le dumanu, petit tambour d’aisselle, le i’izo, petit tambour à deux membranes, et le balafon, un Xylophone à clavier courbe.

Du haut de ses 33 ans, Ben Zabo parie aujourd’hui de faire reconnaitre la culture Bo de façon générale, et plus particulièrement sa composante musique. Déjà avec un album international sorti chez le Label Glitterhouse Records grâce au producteur Peter Weber (rencontré au Studio Bogolan ou du reste, il officie comme assistant ingénieur de son) Ben ne pouvait rêver meilleur début.

La musique de Ben Zabo, qui se fait appeler le guerrier du Bwatun, est un vrai mélange de rythmes traditionnels de son terroir et de sonorités modernes telles que le funk, le blues, l’afro-beat, le reggae, le rock, le jazz… Il chante généralement en Bomu, la langue des Bwas dont il se propose de promouvoir. Dans ses textes, il aborde des thèmes en faveur de l’unité et la cohésion sociale afin de transmettre des messages de paix et d’amour, des messages axés sur la tolérance et l’intégration des cultures et des peuples. Le nom « Ben Zabo » signifie étymologiquement en Bomu « Fils de Bambara et de Bo », évoquant son métissage dont j’évoquais plus haut.

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Malgré la crise ; et surtout  avec la bénédiction de Ticken Djah Fakoly, Ben fait vibrer la ville de Bamako aux rythmes de ces mélodies endiablées. Car il se produit tous les dimanches au Club Radio Libre, espace culturel à l’initiative de l’artiste ivoirien Tiken Djah Fakoly.

Ce transfuge de la pharmacie à la musique, à été finaliste de l’édition 2012 de Couleurs talents. Ben incarne aujourd’hui la nouvelle génération de la musique malienne.

Ecoutez les extraits de ces chansons sur www.rfimusique.fr.