A Bamako, on ne se gène pas avec l’insalubrité

Article : A Bamako, on ne se gène pas avec l’insalubrité
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24 mai 2013

A Bamako, on ne se gène pas avec l’insalubrité

au "Rail da" à Bamako (Crédit photo, Michel)
Au « Rail Da » à Bamako (Crédit photo: Michel)

 « Personne n’est responsable de rien », telle est peut être la qualification à donner à la situation d’insalubrité qui prévaut dans la capitale malienne. Bamako croupit sous les déchets tant le nombre de dépôts d’ordures dépassent l’entendement. D’une part, il y a les autorités municipales qui peinent à trouver un terrain d’entente avec les GIE (Groupement d’Intérêt Economique) d’assainissement. D’autre part, ces GIE qui sont engagés dans une course inespérée pour leur gain et n’hésitent pas se débarrasser sur tout espace vide. Du coup, tous les espaces inoccupés se transforment spontanément en dépôt d’ordures sans que les autorités municipales puissent réagir. Pis, dans cette dynamique anarchique, même les dépôts d’ordures légaux sont très souvent débordés créant ainsi une situation d’insalubrité extrême dans Bamako.

Les conséquences de toute cette cacophonie dans la gestion des ordures à Bamako sont multiples et diverses et affectent sérieusement la vie des Bamakois.

En faisant un tour dans la ville, vous remarquerez ostensiblement qu’il y’a des d’ordures qui jonchent les rues bamakoises dans l’indifférence totale. J’en veux pour preuve de multiples bras de fer qui opposent quelques autorités municipales aux charretiers chargés du transport des ordures dans les ménages d’une part, et d’autre part à leurs administrés qui sont mécontents de la gestion des ordures dans leurs communes. Par exemple, à Bozola en Commune II du District de Bamako[1], un quartier situé au cœur de la ville, le dépôt d’ordures s’est transformé en une véritable montagne. Là, on est en plein cœur de Bamako, à quelques mètres de l’un des hôtels les plus luxueux de la ville.

Le comble de cette insalubrité à Bamako est localisé dans les marchés de la ville avec parfois des proportions inquiétantes. Au niveau marché de Médine, connu sous le nom  « Sugunikura » en Bamanakan en commune II, l’odeur nauséabonde de poissons et autres denrées alimentaires coupent le souffle. Je ne vous parle même pas du « rail-da », cet endroit hors la loi ou tout semble permis: les usagers cohabitent sans gène avec les ordures de tous genres. Idem pour les Halles de Bamako, un marché moderne en commune VI, ou encore la gare routière communément appelé « auto-gare » dans la même commune. Dans ces différents lieux, les ordures jouxtent des restaurants clandestins, toute chose qui fait élever le risque sanitaire.

Au regard de cette situation d’insalubrité, on a tendance à croire qu’il n’existe aucune structure municipale chargée de l’Assainissement, tant il brille par son inaction.

Autres conséquences liées à l’insalubrité, c’est assurément les conséquences sanitaires avec des affections qui sont cause fréquente de morbidité.  Rien que le paludisme, une maladie mortelle causée par la piqûre de moustique, qui reste la première cause de mortalité au Mali. Là où c’est insalubre, là pullule les moustiques ; suivez mon regard.

Face à l’amplification de ce phénomène, il est urgent que les autorités, aussi bien locales que nationales, sortent de leur léthargie pour faire face à cette situation cruciale d’insalubrité.


[1] Juste rappeler que Bamako, la capitale du Mali, est un district subdivisé en 6 (Six) communes dirigés chacune par un maire.  L’ensemble de ces communes sont sous la responsabilité d’une mairie centrale dirigé par le maire de Bamako ; aux coté de la mairie, le gouvernorat du district avec à sa tête un gouverneur administre la ville et représente l’Etat.

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Commentaires

Faty
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Quand on va vers le marché de Medine les déchets se dressent comme des monuments

Faty
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Quand on va vers le marché de Medine les déchets se dressent comme des monuments

michouthe
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Moi en passant par le rail da, j'ai été impressionné par la tonne de déchets devant l'Assemblée Nationale. C'est d'ailleurs ça qui m'a inspiré ce billet