Football malien : Patrice Carteron, entraineur des Aigles se joue de la FEMAFOOT

Article : Football malien : Patrice Carteron, entraineur des Aigles se joue de la FEMAFOOT
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22 mai 2013

Football malien : Patrice Carteron, entraineur des Aigles se joue de la FEMAFOOT

Patrice Carteron, photo source maliweb.com
Patrice Carteron (photo s: maliweb.com)

Arrivé à la tête des Aigles du Mali en juillet 2012 à la suite de la démission surprise d’Alain Gérais, Patrice Carteron a apporé à la sélection nationale malienne une deuxième médaille de bronze consécutive à la CAN 2013 en Afrique du Sud.

Inconnu en Afrique avant son engagement par la FEMAFOOT, l’ancien entraineur français de Dijon Patrice Carteron avait pris au pied levé la sélection malienne en vue de sa qualification pour la CAN sud-africaine. Ancien défenseur de Saint-Brieuc, Laval, Rennes, Lyon, Saint-Etienne, Sunderland et Cannes, le très probable ex-entraineur des Aigles a embrassé la carrière d’entraineur à Cannes, Dijon avant d’être sélectionneur du Mali, une première pour lui à ce poste. Au départ, dans les milieux du football malien, on s’était montré prudent quand aux compétences de ce novice à conduire l’équipe nationale. Qu’à cela ne tienne, il qualifiera avec brio les Aigles à la CAN avec deux victoires en aller-retour sur le Mozambique, puis il les mènera à la troisième place de la CAN 2013.

En gros, Carteron a renforcé la dynamique enclenchée par Alain Gérais. Il faut dire qu’il a profité du gros travail effectué par son compère et compatriote. Il nourrissait de grandes ambitions pour les Aigles dans les échéances futures, surtout les éliminatoires de la coupe du Monde pour lesquelles le Mali garde toute ses chances de qualification : ce serait alors sa première participation à une phase finale du Mondial. C’est curieusement à ce moment crucial où tout le peuple malien compte sur son entraineur et son équipe  que celui-ci décide de l’abandonner.

Carteron : s’en va, s’en va pas ?

Selon le service des sports de RFI, Carteron se serait engagé avec le club congolais de Lubumbashi, TP Mazembe. L’information est d’autant plus surprenante que le président de la FEMAFOOT a promptement réagi sur la télévision nationale (ORTM) pour démentir l’information. Il a menacé Carteron de poursuite si l’information venait à s’avérer réelle.

En tout cas, l’épisode a créé un tollé à Bamako et provoque de l’indignation chez les supporteurs des Aigles.  Ce départ inattendu de Carteron, à quelques semaines d’un match des Aigles contre le Rwanda, capital dans le cadre des éliminatoires de la Coupe du monde 2014 au Brésil, pourrait compromettre les chances du Mali dans cette compétition.

Un départ imprévisible, inopiné et mal vécu à Bamako

Au delà des conséquences sportives qui pourraient en découler, c’est l’affront du départ imprévisible et inopiné d’un entraineur que le Mali a rendu visible sur la scène africaine qui passe mal chez les Bamakois. S’il y a une histoire qui fait le buzz à Bamako depuis deux jours, c’est bien celle là.

Elle laisse tout simplement de marbre les supporteurs qui n’y comprennent rien à ce départ d’un entraineur qu’ils avaient fini par adopter.

De ce coup de théâtre, je retiens deux choses qui me paraissent indispensable à comprendre :

1. Il y a un problème avec la gestion de la FEMAFOOT et il y règne une sorte de cacophonie qui fait que les entraineurs recrutés n’ont souvent aucun égard à l’endroit de ses responsables.

2. Il y a sans doute la question du fric qui fait ces entraineurs n’hésitent pas à casser un contrat au profit d’un autre plus intéressant, en faisant fi de l’émoi que cela peut susciter. C’est la triste réalité de la course sans vergogne aux gains.

Pour éviter que des situations pareilles arrivent, il faudrait mettre des garde-fous dans les termes des contrats de recrutement des entraineurs. Des garde-fous qui pourraient leur empêcher de casser inopinément des contrats qui les lient aux fédérations nationales, sous peine de sanctions.

Pour le cas spécifique du Mali, il me parait indispensable de revoir l’organisation administrative, financière et structurale de la FEMAFOOT afin de la rendre plus efficace. L’avenir du football malien en dépend.

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Commentaires

Serge
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bon, c'est a dit un génie du football: "ce sport n'est pas fait pour les vierges". Il suit juste ses intérêt tou comme Mazembe, c'est de bonne guerre. Et puis Mazembe est un grand club, le Mali vit une situation d'instabilité qui ne doit pas trop le rassurer.

michouthe
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tu sais serge, juste te rappeler que son départ, s'il s'était déroulé d'une manière différente, n'aurait posé aucun problème. Mais ce qu'il a fait ici n'est ni plus ni moins qu'un manque de respect à l'égard du peuple malien.