Au Benin, le gentleman G. G. Vikey s’en est allé
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G.G. Vikey, de son vrai nom Gustave Gbénou Vikey, est un compositeur et interprète béninois né en 1944 à Athiémé, une ville du sud-ouest du Benin. Bien sur qu’en vous racontant ce monument des musique d’Afrique, je sui sous le contrôle de mes deux amis mondobloggueurs du Benin : mon doyen Serge de Souza et ma tendre amie Sinatou Saka.
Moi j’ai découvert G.G. Vikey par l’une de ces chansons cultes : Gentlemen vikey. Et depuis j’en suis devenu fan.
Nul besoin de rappeler que ce grand compositeur et interprète est aussi un grand poète à travers ces textes.
J’en parle aujourd’hui parce qu’à mon réveil ce matin, j’ai appris sa mort. J’avoue que sa disparition m’a infligé un désarroi doublé d’un tas de regret à son sujet. J’ai regretté qu’il n’ait pas eu une reconnaissance à la hauteur de son talent. J’ai aussi regretté de ne l’avoir pas rencontré ne serait ce que sur une scène bamakoise. G.G. Vikey, pour moi est le premier des béninois. Je n’oublie pas Angelique Kijo qui est sans la première ambassadrice de la musique béninoise, mais tout de même Vikey reste le premier. Ce mec, je vous l’avoue, devrait être cité parmi les grands noms de la chanson francophone au même titre qu’un Leo Ferre, un Georges Brassens, ou encore une Céline Dion.
Goustave Gbenou Vikey dit G.G. Vikey a su chanté les joies et les peines de son Benin natal ; et il a su les chanté en français. Sa musique raconte le Benin et l’Afrique à travers parfois un ton dénonciateur : on se rappelle qu’il a dénoncé dans ces chansons : l’exode qui fait de l’immigré un naufragé ; ou encore la religion et le néocolonialisme qui font de nous les acteurs de notre propre dépendance.
Par son jeu de guitare, sa voix et se textes, il est qualifié de meilleur poète béninois des années 60 par la critique litteraire. Le chantre de la Négritude a marqué le cœur de millions de vieux hommes et de jeunes gens, du reste son album le plus connu (« G.G. Vikey – Le chantre de la négritude et sa guitare africaine »). La fête au village, Aujourd’hui je pleure, Davi, Que dieu te bénisse, Gentlemen vikey, La berceuse du mono, Vikey est mort, Vikey au paradis, No ahue, La roue tournera, Kanté facelli, Président vikey, Je vous remercie, Nostalgie africaine, Vive l’Afrique, Va-t’en donc…, que de chansons cultes qui ont eu, ont et continueront à perpétrer la mémoire de ce grand Monsieur dont la musique a traversé des générations.
C’est pourquoi je reste persuadé, sans doute avec les nombreux fans de Gustave Gbénou Vikey, qu’il est mort mais demeure eternel. Car, non seulement ne dit-on pas que l’artiste ne meurt pas, mais et surtout G.G Vikey qu’il demeure par son œuvre.
Gustave Gbénou Vikey est Commandeur de l’Ordre National du Benin depuis 2012. Il est aussi Koundé d’Or 2003 avec « Vive les mariés » sorti en 1969, récompense suprême de la musique burkinabé.
Sans doute, ce véritable précurseur de la musique africaine aurait pu davantage être récompensé. Car il compte parmi les grands noms de la musique africaine comme Ali Farka Touré, Fela, Mariam Makeba, le grand Kallé, Youssou N’dour etc.
Je sais, la postérité a déjà retenu ton nom. Salut Papa Vikey.
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