A Dakar, il ya le Théâtre Sorano et son Ballet La Linguère

Article : A Dakar, il ya le Théâtre Sorano et son Ballet La Linguère
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16 avril 2013

A Dakar, il ya le Théâtre Sorano et son Ballet La Linguère

credit photo, Jean Michel, Dakar Avril 2013.JPG2
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Conviés pour 8 jours de formation à Dakar, les mondobloggueurs  venus du monde entier ont eu l’honneur et le grand privilège d’avoir la ville de Dakar comme sujet de reportage. Ainsi par le jeu de binôme, différents groupes de bloggeurs se sont mis à l’assaut de la ville à la recherche de sujet qui informe de Dakar. Au cœur de Dakar la trépidante, bouillonnant de sa culture et de ses artistes, mes camarades mondobloggueurs et moi sommes arrêtés à la Compagnie du Théâtre National du Sénégal Daniel Sorano du nom de l’illustre comédien franco-sénégalais.

A l’instar du Grand Théâtre de Dakar, le Théâtre Sorano est un haut lieu de la culture sénégalaise et dakaroise. Il fut inauguré en 1965 par le Président Léopold Sedar Senghor, ancien et premier du Sénégal indépendant, et non moins homme de lettre, chantre de la négritude avec le martiniquais Aimée Césaire.  C’est un imposant bâtiment au cœur de la capitale sénégalaise non loin de la RTS (Radio Télévision Sénégalaise). Il comporte des salles de répétitions, des bureaux et une grande salle de spectacle de 15000 places.

Le théâtre Sorano abrite en son sein trois compagnies qui sont : l’Ensemble lyrique, le Ballet la Linguère et la Troupe National Dramatique. De l’avis du directeur des programmes, Monsieur Biradieye Fall, l’établissement connait une phase de transition qui l’oblige à redéfinir ses objectifs pour avoir de nouvelles orientations.

M. Biradieye Fall :

credit photo, Jean Michel, Dakar Avril 2013
credit photo, Jean Michel, Dakar Avril 2013

 

« Je peux dire que Sorano est d’entrain de traverser une nouvelle phase que j’appellerai phase de transition. Donc entre l’époque faste et la nouvelle époque d’aujourd’hui, il faut trouver tout juste une bonne passerelle pour qu’on oublie pas Sorano »

Pendant que Sorano redéfinisse ses objectifs pour assurer sa survie, le Ballet la Linguère résiste à la concurrence de nombreuses troupes de Danses Dakaroises et mieux continuent de s’exporter à l’étranger. Le Ballet National la Linguère, l’une des plus illustres des trois compagnies que constituent le théâtre Sorano, nous a ouvert les portes de ses séances de répétitions. Globalement, le ballet la Linguère comprend une trentaine de membres dont 8 filles. Il est dirigé depuis février 2012 par  Ndeye Bana MBAYE. Parmi les différentes compagnies du théâtre Sorano, c’est elle qui se produit le plus à l’étranger. Il (le ballet la Linguère) revient d’ailleurs d’une tournée en chine. La découverte de Sorano et de son ballet a consacré, -selon Mylène dans un tweet que j’ai découvert à mon retour à Bamako-, la naissance d’une amitié à vie entre Josiane, Mylène, Mapote et moi-même. Il faut dire nous avons été ébloui par des représentations extraordinaires offertes par le ballet avec à la clé une primeur (Représentation évoquant l’Agriculture chez les Sérères). Il s’agit notamment d’un nouveau projet qui aura comme thématique le brassage culturel du Sénégal. Outre cette primeur, nous avons eu droit à d’anciens spectacles du ballet comme le Sabar, la danse nationale au Sénégal, la danse toucouleur, la danse de la basse Casamance  etc.

Notre excursion au sein de ce ballet m’a d’autant plus ébloui que j’ai fait la rencontre de deux membres originaires du Mali. Il s’agit en occurrence de Mamadou Coulibaly (originaire de Nioro) et de Guimba Sissoko (venant de Bamako) ; le premier, plus vieux, est percussionniste (joue le Djembé) et le second, plus jeune, est danseur. Tous les deux affirment s’être bien intégrés au Sénégal grâce à une longue présence surtout dans le pays. A ma question sur la présence de ces deux maliens dans le ballet, M. FALL, directeur des programmes un peu surpris répond dubitatif :

 » Euh !!!! (…) pour faire parti du ballet, il faut être sénégalais, peut être ils sont d’origines maliennes (…) sinon ce sont des sénégalais « .

Mais bon peu importe qu’ils soient sénégalais d’origine maliennes, j’ai apprécié leurs présence dans ce ballet.

Pour revenir au Ballet sa directrice Ndeye Bana Mbaye  nous le présente, parle de son actualité, de ses difficultés et de ses projets :

credit photo, Jean Michel, Dakar Avril 2013
credit photo, Jean Michel, Dakar Avril 2013

 » Le Ballet la Linguère représente le Ballet National du Sénégal qu’on a créé depuis 1965 et qui a formé plusieurs artistes de grandes renommées et actuellement c’est nous sommes là (…). Donc la Linguère représente la nation sénégalaise pour notre culture, la culture du Sénégal qui englobe beaucoup d’ethnie ; donc composé de 30 artistes : danseurs, danseuses et musiciens (…). Actuellement nous venons de deux invitations qu’on a effectué au mois de Juin 2012 dernier, on était au festival d’inde (…) ; après l’Inde, on a aussi été en chine au moi d’octobre 2012. Actuellement on est entrain de préparer une tournée vers le Maroc, nous sommes invités là-bas par son excellence… ; et puis aussi on est entrain de faire une nouvelle création (…) ça s’appelle le brassage culturel du Sénégal (…)  »

Le ballet la Linguère forme, innove, crée, voyage et se présente comme porte-étendard d’une culture sénégalaise en perte d’identité. Ainsi malgré de nombreuses difficultés liées notamment à la diminution remarquable du budget de la culture par l’état, le ballet, fort de sa diversité ethnique, ambitionne de continuer a vulgarisé la culture sénégalaise partout dans le monde à travers l’expression corporel qu’est la danse.

 

 

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