8 Mars célébré au Mali dans la Sobriété pour rendre hommage aux femmes du Nord

Article : 8 Mars célébré au Mali dans la Sobriété pour rendre hommage aux femmes du Nord
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8 mars 2013

8 Mars célébré au Mali dans la Sobriété pour rendre hommage aux femmes du Nord

onewoman125-fr

Pour cette journée internationale de la femme, les Nations Unies disent halte à la violence à l’égard des femmes. Ce thème a une résonance particulière pour les maliennes, singulièrement celles du Nord. Au cœur donc de l’actualité malienne, les maliennes du Nord ont été victimes de nombreuses exactions de la part de djihadistes qui ont occupé le Nord du Mali durant une année de janvier 2012 à Janvier 2013.

Par ce billet, je voudrais rappeler la condition vulnérable de la femme dans nos sociétés. Et pendant l’occupation des régions Nord du Mali, les femmes de ces régions ont particulièrement souffert de toutes les formes de violence. Plusieurs d’entre-elles ont été violées, tabassées, emprisonnées par des islamistes radicaux et narcotrafiquants.

J’ai donc relevé pour les lecteurs et sympathisants de Mondoblog dans la presse malienne quelques témoignages de ces femmes qui ont été violées, battues, emprisonnées et souvent tuées par ces individus qui ont prétendu agir au non de l’islam.

Le supplément de L’Essor (quotidien national d’informations) du 8 Mars 2013 nous apporte quelques-uns de ces témoignages, notamment sur des cas de viol collectif. Des témoignages qui portent sur des scènes horribles qui, de l’avis des victimes, ont parfois atteint le sommet.

« Toute sortes de crimes ont été commis au nom de la charia. La lycéenne de 20 ans Azahara Abdou a été victime de viol collectif à Tombouctou. Elle a eu le tord de se trouver au mauvais endroit et au mauvais moment. Ce jour fatidique, notre interlocutrice perdra ce qu’une femme a de plus cher : sa virginité. Et de la façon la plus ignoble. Azahara Abdou a eu la malchance de rencontrer les hommes d’Ahmed Mossa vers le petit soir au quartier populaire d’Abaraddjou. Elle apportait le linge à une dame du quartier. La vie de la jeune fille bascula à la suite de sa rencontre avec les forces du Mali. Les obsédés sexuels l’ont traînée de force dans leur commissariat sous prétexte qu’elle a mal répondu à leurs questions. Elle a été présentée à son bourreau Ahmed Mossa avant d’être jetée en prison. [J’ai pleuré, crié de toutes mes forces jusqu’à m’évanouir. Quand je me suis réveillé dans la nuit, j’ai découvert deux grosses blessures à mon pied gauche et il y avait du sang partout. Je ne pouvais plus me tenir debout. J’ai supplié mes geôliers de me conduire à l’hôpital, mais ils n’ont pas accepté. Ils ont rétorqué que ce qui m’est arrivé est la correction que mérite toute fille dévergondée] se rappelle Azahara. Grâce à l’intervention de son frère elle a pu bénéficier de soins. Mais ce dernier avait reçu pour instruction de la ramener à la prison.

Après des heures de discussions avec le père de la victime, Ahmed Mossa a promis de faire libérer la jeune fille dans la nuit. Elle subira malheureusement le supplice du viol  et elle a été férocement battue par son bourreau.

Au cours de la nuit alors qu’elle attendait impatiemment sa libération, cinq autres hommes sont venus la violer à tour de rôle dans sa cellule. [Je me suis battue de toutes mes forces jusqu’à perdre connaissance. Je n’ai repris mes esprits qu’a mon arrivé à la maison. J’ai appris qu’ils m’ont ramenée chez moi parce qu’ils pensaient que j’étais déjà morte], a-t-elle déclarée. Azahara se demande, qu’elle sera sa vie après cette torture morale  et physique ? [Je suis convaincue qu’elle ne servira pas à grand-chose. J’ai honte de sortir de chez moi. Je n’ai pas le courage d’affronter le regard malicieux de mes camarades d’école » dit-elle en pleurant. Cette jeune fille qui est marquée à vie a besoin d’une assistance accrue pour remonter sa douleur ».

La douleur d’Azahara est identique à celle d’une cinquante d’autres victimes de ces djihadistes. C’est le cas notamment de Mariam Traoré, la mère des jumelles qui a plus de chance qu’Azahara ; car ayant échappé au viol. En revanche, elle à été emprisonnée et fouettée : son seul tord, s’être fait transportée à Moto par son frère. Et puis, il y a eu de nombreuses femmes qui ont été contraintes à l’exil pour échapper au joug de ces djihadistes. C’est le cas notamment de Mme Dougnon Rachelle Dougnon de Douentza qui rapporte les galères vécues par les femmes de cette localité : « Impossible de fermer l’œil. On n’entendait que les bruits des armes à feu. On avait peur de sortir au risque de prendre une balle. Aussi, les femmes ne pouvaient plus sortir sans être voilées. Elles ont été nombreuses à être arrêtées pour n’avoir pas porté le voile ».

Des dizaines d’autres témoignages mériteront certes d’être cités pour davantage évoquer l’ampleur de la violence faite aux femmes lors de cette occupation djihadistes au Nord-Mali. Il ne me reste qu’à souhaiter que ces crimes ne restent pas impunis. Il y va de la crédibilité de la justice internationale.

Je termine ce billet en saluant l’initiative des autorités pour la célébration sobre de cette journée qui d’habitude est célébrée avec faste.  Vive les femmes du Nord-Mali, vive les femmes du Mali, vive les femmes d’Afrique et du Monde.

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Commentaires

etiennebilly
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Ce n'est pas facile ce que je vais dire, mais il ne faudrait pas que les femmes se laissent gagner par l'amertume que tous ses hommes leur ont fait subir. Mais, nous avons la capacité de pardonner et de garder vers l'avenir avec "espoir" Dieu permettra que d'autres évènements heureux viendront combler leurs vies.

Ce n'est pas facile de lire de telles histoires, ça révolte, mais dans notre révolte nous ne devons répondre à la violence par la violence. C'est en utilisant ce procédé que nous permettront à nos femmes, nos soeurs et nos fils d'être guéri pour un monde meilleur.

Dans tout cela soit des artisans de la justice partout où nous passons.

michouthe
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Merci Etienne, malgré la difficulté de la lecture tu auras compris toute la souffrance qu'aura vecue ces femmees. Vivement le retour de la paix au Nord Mali.