L’incivisme des usagers et le laxisme des autorités font que les routes « bamakoises » tuent

Article : L’incivisme des usagers et le laxisme des autorités font que les routes « bamakoises » tuent
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28 février 2013

L’incivisme des usagers et le laxisme des autorités font que les routes « bamakoises » tuent

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Dans la ville de Bamako, la route tue. Sortir de chez soi et pouvoir y revenir sans problème est une préoccupation pour les familles. Les statistiques illustrent parfaitement l’ampleur du phénomène.

Les accidents de la circulation tuent 1,2 millions de personnes chaque année et en blessent des millions d’autres dans le monde. Cet chiffre est particulièrement important dans les pays a revenu faible ou intermédiaire, dont le Mali. Ici, on enregistre des milliers d’accidents de la circulation routière tous les ans. Avec des centaines de morts et des milliers de blessés. Chaque jour voit mourir un Malien dans un accident de la circulation. Pire, les familles doivent s’attendre, chaque jour, à la disparition inattendue d’un être cher.

En outre, les statistiques montrent que les jeunes sont les plus touchés par les accidents de la circulation et posent de façon évidente la responsabilité des communes dans la protection des citoyens, surtout la frange qui constitue le socle même du développement : la jeunesse.

Il est vrai que Bamako commence à être reconnue comme étant la capitale des deux (02) roues en Afrique, mais l’abondance de ces moyens (il s’agit en occurrence des Jakarta) de locomotion serait-elle la principale cause  de cette insécurité routière. Pas si sur, car à l’ origine cette insécurité s’explique par le manque de civisme des usagers de la route. Mais  aussi  l’incapacité des autorités de mettre en œuvre des mesures adéquates pour circonscrire le phénomène.

Pourquoi les routes bamakoises sont moins sures ?

Perdre  un ami n’est jamais facile. Mais savoir qu’un ami est mort dans un accident, qui aurait pu être évité, ajoute à la douleur et aux souffrances. Et laisse aux familles et aux communautés des blessures qui mettront des décennies à cicatriser. Malgré tout, nombreux sont les usagers qui n’ont pas encore pris conscience qu’ils sont eux-mêmes à la fois auteurs et victimes de ces tragédies.

S’il est vrai que Bamako est en passe de devenir la capitale des deux (02) roues, -volant au passage la vedette à Ouagadougou,-  en Afrique, on peut également affirmer qu’elle est la capitale des ignorants du code de la route en Afrique.

En effet, tout le monde s’achète un moyen de locomotion à deux (02) roues, mais personne ne va dans une auto- école pour apprendre  le code de la route.

On n’y va que lorsqu’on veut se payer une voiture ; il va donc de soi que la route tue et elle continuera de tuer si rien ne change. C’est en cela qu’à son temps j’ai beaucoup apprécier l’initiative des autorités qui avait décidé en Juillet 2011 de fixer le prix du permis de conduire a vingt mille (20.000) francs pour la catégorie B et vingt sept mille (27.000) francs pour les poids lourds au profit de la jeunesse malienne. C’est entre autres mesures qui, à terme, contribuerons à réduire  l’insécurité routière au Mali. Mais revenons un instant à ce fameux code de la route : pour ce qu’il ne le sait pas, c’est que le peu de gens qui l’ont appris ne le respecte pas toujours.

Autres causes liées à l’insécurité des routes bamakoises, c’est qu’elles sont très étroites, du moins pour une majeure partie du réseau routier. Même si cela commence à s’améliorer avec la réalisation de nouvelles infrastructures. Déjà, la ville connait une croissance démographique importante (près de 3.000.000 d’habitants) et chaque personne majeure veut son moyen de locomotion. Or, la plupart de nos voies sont étroites (largeur maximum de 06 mètres) et à double sens, charriant voitures, engins à deux roues, charrettes à traction humaine ou animale, … Dans un tel capharnaüm,  le nombre d’accidents ne peut qu’être élevé.

Autres casse tête sur les routes bamakoises : l’insuffisance ou la mauvaise organisation des transports en commun. C’est le moyen de transport le plus usité par les bamakois, y compris moi-même. Mais je vous le dis tout de suite, quel galère ! Il y aurait moins de problème de circulation si le district avait pu bâtir une politique solide en matière de transport en commun : qu’il soit privé ou public. Le transport en commun bamakois serait très prochainement le sujet d’un de mes billets.

L’autre grande cause de l’insécurité des routes bamakoise relève de la circulation des poids lourds dans la ville. En effet, les gros véhicules compliquent la circulation dans la ville. Et pourtant, il leurs est interdit d’accéder au centre ville le jour ; or, il se trouve que les magasins des commerçants sont au centre ville. Et ces derniers tiennent souvent à ravitailler leurs magasins le jour, rendant nos voies déjà étroites surchargées, augmentant ainsi les risques d’accidents de la circulation routière.

Ce tableau factuel ne fait qu’une description sommaire de l’incivisme sur les routes bamakois. Mais qu’en est-il de la réponse des autorités ?

Et les autorités chargées de la sécurité routière ?

Pour peu qu’elles soient rigides et responsables, les usagers seront respectueux du code de la route. Mais il n’en est rien. Je déplore la passivité et la complicité flagrante des policiers de la compagnie de la circulation routière à l’égard d’usagers inciviques. On le sait bien que les policiers sont là pour réguler la circulation et veiller au respect du code de la route. Cependant à Bamako, ils se contentent juste des 500F CFA pour tolérer certaines infractions flagrantes du code de la route.

J’en termine avec mon propos en disant par truisme que les accidents de la route sont devenus un drame à Bamako. Conscient donc de l’ampleur du fléau, j’en appelle aux autorités pour qu’elles redoublent d’effort  à minimiser les accidents de la route à défaut de pouvoir en circonscrire.

Ey les gars, n’ajoutons pas à notre peine la difficulté que vit le pays. Oui c’est clair que nous pouvons éviter les accidents de la route en jetant juste un coup d’œil sur le code de la route. Simple coup d’œil, grand geste qui sauve une vie.

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