Et j’en termine avec l’année 2012 en pensant la violence

24 décembre 2012

Et j’en termine avec l’année 2012 en pensant la violence

Scène de lapidation au Nord Mali
Scène de lapidation au Nord Mali

 

La plate forme photo visuelle de France 24 (chaine d’information générale française) présente une série d’images sur la réalité du monde aujourd’hui. Un monde caractérisé principalement par la violence et la recrudescence de la haine ethnico-religieuse. Pour celles et ceux qui me feront l’honneur de me lire, je leur prie de m’excuser pour être trop souvent sérieux et n’aborder que des sujets difficiles dans mes billets. Je voudrai juste leur rappeler que là ou abonde le malheur, là aussi surabonde le bonheur. Je promettrais d’être plus ludique pour la nouvelle année qui s’annonce. Mais d’ici là, revenons au thème que m’a motivé à la rédaction de ce billet. Par un matin de février 2005, à mes heures d’écoute matinale de RFI (Radio France Internationale), comme par un hasard des plus banales je me suis mis à méditer sur la violence par cette réflexion : penser la violence, c’est penser  tout simplement l’homme. Au bout de ma réflexion, je m’interrogeais en ces termes : l’homme est il le générateur du mal ou l’hérite t-il ? En réponse à cette question, j’affirme ici que l’homme est à la fois acteur et victime de la violence. Pour me comprendre, suivez mon regard ! L’immensité du sujet aurait pu me dissuader d’en parler, mais la nécessité de comprendre m’a hurlé d’en faire cas. J’aurais bien aimé confirmer ce titre d’une émission de mode diffusée sur TV5 Monde Afrique intitulée, l’Afrique, terre des tendances. Mais hélas je retiens, pour ma part, cet autre titre pour parler d’Afrique : l’Afrique, terre de violence. Pour me comprendre, remontez avec moi le fil de l’histoire contemporaine de l’Afrique. On n’y retrouve la sempiternelle question de la violence qui, sans cesse, a traversé le continent d’Est en Ouest et du Sud au Nord.

Ah le Mali ! J’y reviens encore à ce pays en crise ; désolé de vous importuner avec les histoires tragiques de mon Mali d’amour. Mais comprenez-moi, car ce qui s’y passe présente tous les stigmates ostensibles de la violence. Je pense surtout à la violence et à l’insécurité des temps actuels. Elles se manifestent de manière emblématique au Nord Mali, comme ce fut  et continue d’être le cas au Proche Orient, en Haïti, en Afghanistan etc. Au Mali, c’est un peu la réplique du cas afghan illustré par la recrudescence du fondamentalisme  religieux s’imposant aux populations. Ailleurs dans le monde, en plus du succès des fondamentalistes religieux, ce sont des passions ethniques et des pratiques racistes qui font reconnaître la faillite de la raison dans la constitution d’un monde commun. Ainsi, on se réfugie dans l’imaginaire de la pureté des origines de sa religion, de sa « race » ou de sa « tribu » ou encore de sa « nation » comme source d’une sécurité ontologique, comme lieu d’invulnérabilité, sans se douter qu’ainsi on laisse se perpétuer dans son dos le cycle de la violence dixit Laennec HURBON, Université de Quisqueya (Port au Prince, Haïti).

Par rapport au cas spécifique malien, rapportez-vous aux dépêches des médias, en provenance du Nord et vous comprendrez pourquoi ? La violence y règne sans égard témoigne des scènes de viols, de perversions qui s’y perpétuent. Entre le chaos et l’entropie, les guerres et les révolutions, les antithèses et les polémiques, c’est le cours de la nature, celui des choses humaines comme le mouvement de la pensée qui paraissent difficilement compréhensibles dans leurs rythmes fondamentaux ; surtout quand on y intègre le rôle de la violence. Nos esprits auront beau se rebeller, ne concéder à la limite qu’aux époques antérieurs  ce qu’ils trouvent inconcevables pour notre temps. Malgré tout, les médias avec leur dépêche, jours après jours, confirment la parole antique faisant du combat le « père et roi suprême de toutes choses[i] ».

La violence, à mon avis, règne et continuera de régner dans le monde, plus particulièrement en Afrique. Chez moi au Mali, avec la crise au Nord, la violence a atteint son paroxysme en cette année 2012.  Ce vécu a traversé les pages des médias nationaux et internationaux, et pour cause. Comment pourrait t-il en être autrement ? Pour ma part, je revendique ni plus ni moins l’accès à la dignité humaine. Ailleurs, prés de chez moi et même chez moi, nous côtoyons de réel faits de violences de tous ordres, de catastrophes humanitaires et de génocides. D’autres peuples martyrs comme ceux de la Syrie, de la Palestine, du Liban, de l’Egypte, de RDC… continuent de subir la violence à cause de cyniques dirigeants, triste adeptes de la violence qu’ils emploient dans toute ces formes.

Pour en terminer avec mon propos, je présume qu’il soit générateur ou héritier, l’homme est inéluctablement au cœur de la problématique de la violence. Ainsi, il ne nous reste plus qu’a espérer que pour l’année 2013 et au delà, nous allons faire chacun un petit effort pour assumer nos égarements sur cette terre confuse et d’être responsable chacun à part entière.

Vivement 2013 en pensant cette fois la joie, la paix, bref le bonheur.

Joyeux noël et meilleurs vœux pour 2013….


[i] Héraclite

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Commentaires

Djibril Elhassane TRAORE
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l'article est bien, mais la photo n'est pas du Mali; c'est de la Somalie.

michouthe
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Salut mon frère, j'ai voulu illustrer une scène de violence, merci de m'avoir lu